La Poésie américaine par Georges-Albert Astre Au milieu des années 60, la poésie est aux États-Unis en situation privilégiée : jamais on n'avait publié tant de vers, jamais ils n'avaient rencontré pareille audience.
Publié le 05/04/2015
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La Poésie américaine par Georges-Albert Astre Au milieu des années 60, la poésie est aux États-Unis en situation privilégiée : jamais on n'avait publié tant de vers, jamais ils n'avaient rencontré pareille audience. Le foisonnement des auteurs et des oeuvres est tel qu'il serait vain d'en prétendre distinguer toutes les tendances. Du moins faut-il souligner, d'ores et déjà, l'importance exceptionnelle d'une aussi vaste expérience : les textes remarquables abondent, l'inspiration monte des profondeurs ; et il ne s'agit de rien moins, bien souvent, que de revendiquer au milieu de l'angoisse et de la confusion contemporaines les vrais pouvoirs de l'homme, son authenticité la plus nue, au moyen si possible d'un nouveau langage. Le poème semble, dès lors, répondre aux besoins d'un public assez considérable, largement constitué par la jeunesse des universités, qui volontiers cherche en lui un principe de communication sociale, une expression valable des anxiétés latentes, et, à l'extrême, quelque forme de réconciliation avec l'univers difficile, tumultueux, où l'homme de ce temps ne peut éviter de vivre. Dans la mesure même où la pression sociale se révèle plus forte ici que partout ailleurs - comme aussi le risque d'une mortelle " déshumanisation " - la quête de vérité, la sauvegarde de " l'identité personnelle ", passent au premier plan et ont suscité, de New York à San Francisco, un violent lyrisme, et toute une poésie expérimentale. Les audaces actuelles prolongent, d'ailleurs, et développent celles que depuis les années 20 cultive toute l'avant-garde littéraire américaine, en liaison, il va sans dire, avec celle du monde entier. Il est significatif, aussi bien, que les poètes eux-mêmes bénéficient aux USA, depuis la dernière guerre, de facilités considérables. Non sans risques, pour l'une et l'autre partie, les collèges ont favorisé leur essor, instaurant une manière de mécénat en nommant un grand nombre d'entre eux professeurs de " creative writing, resident ", ou, simplement, en les chargeant de cours de littérature. Simultanément, beaucoup d'étudiants s'enthousiasmaient pour la recherche de nouveaux modes d'expression. Certaines universités sont ainsi devenues de véritables foyers de création poétique, tandis que de multiples jeunes revues, des magazines plus ou moins confidentiels, diffusaient oeuvres et manifestes (pour ne rien dire des innombrables cercles ou cénacles qui leur étaient associés). Mention particulière doit évidemment être faite du rôle considérable, en ce domaine, joué par la Evergreen Review et par les New Directions Paperbooks.
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