LA PENSEE SCIENTIFIQUE DANS LA FRANCE DU XVIIIe SIÈCLE
Publié le 31/03/2012
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Plus directement préoccupés de «philosophie« que leurs prédécesseurs. les écrivains du XVIIIe siècle ont suivi plus attentivement l'actualité scientifique. Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, pour ne citer que les plus grands, se sont même essayés à la recherche ou à la vulgarisation. tandis que les savants, comme d'Alembert ou Buffon, se piquaient de philosophie et de littérature. Si la connaissance scientifique contribue à constituer l'image que l'homme se fait de lui-même et de sa place dans le monde. si inversement elle répond volontiers aux inquiétudes que cette image suscite. ces liens réciproques ont été particulièrement étroits au XVIIIe siècle, et l'histoire littéraire ne saurait les ignorer.

«
Mais le bilan des acqu1s1t1ons définitives ne rend
pas
compte de 1 'activité scientifique, de son esprit ou
de son
importance.
Il ne rend pas compte.
surtout, de
ces
changements profonds de mentalité, de ces trans
formations dans 1 'attitude de 1 'homme en face de la
nature, sans lesquels, vraisemblablement, la science
ne pourrait progresser.
Le XVIIIe siècle a été le moment
d'une de ces transformations, et cela mérite examen.
*
Une transformation du monde scient:t;qu11 s'était
opérée en France dans le dernier tiers du )~/Il" siècle.
Les plus grands savants de 1 'époque précédente avaient
été des amateurs.
magistrats comme Fermat, religieux
ou clercs comme Mersenne ou Gassendi, rentiers
comme Descartes ou Pascal.
Créée par Colbert en
1666, l'Académie royale des Sciences va constituer.
et surtout après sa réorganisation en 1699.
un corps
de savants officiels.
presque tous pensionnés par
l'Etat.
L'Histoire et les Mémoires de l'Académie, assez
régulièrement publiés, le Journal des savants.
hebdo
madaire puis mensuel, assurent pratiquement seuls
dans la première moitié du siècle la diffusion de
1 ï nformati on scientifique.
Mais bientôt l'enseignement des sciences fait des
progrès considérables.
Pour des raisons surtout intel
lectuelles.
on lui fait place dans les collèges.
chez les
Jésuites.
les Oratoriens.
les Bénédictins.
Il se développe
au Collège Royal, au Jardin du Roi, et même dans
1 'Université de Paris.
Dans la seconde moitié du siècle,
les progrès s'accélèrent.
mais déjà pour d'autres rai
sons.
C'est alors que se créent ou se développent les
écoles destinées à la formation des «corps savants»
civils ou militaires.
Ponts et Chaussées.
corps des
Mines, hydrographes et géomètres, artilleurs et officiers
du génie.
La science est ainsi sortie de cercles trop.
»
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