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La Nausée (extrait) Jean-Paul Sartre La chose, qui attendait, s'est alertée, elle a fondu sur moi, elle se coule en moi, j'en suis plein.

Publié le 05/04/2015

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sartre
La Nausée (extrait) Jean-Paul Sartre La chose, qui attendait, s'est alertée, elle a fondu sur moi, elle se coule en moi, j'en suis plein. -- Ce n'est rien : la Chose, c'est moi. L'existence, libérée, dégagée, reflue sur moi. J'existe. J'existe. C'est doux, si doux, si lent. Et léger : on dirait que ca tient en l'air tout seul. Ca remue. Ce sont des effleurements partout qui fondent et s'évanouissent. Tout doux, tout doux. Il y a de l'eau mousseuse dans ma bouche. Je l'avale, elle glisse dans ma gorge, elle me caresse -- et la voila qui renaît dans ma bouche, j'ai dans la bouche à perpétuité une petite mare d'eau blanchâtre -- discrète -- qui frôle ma langue. Et cette mare, c'est encore moi. Et la langue. Et la gorge, c'est moi. Je vois ma main, qui s'épanouit sur la table. Elle vit -- c'est moi. Elle s'ouvre, les doigts se déploient et pointent. Elle est sur le dos. Elle me montre son ventre gras. Elle a l'air d'un...
sartre

« penser.

Il ne faut pas que je pense que je ne veux pas penser.

Parce que c'est encore une pensée.

” On n'en finira donc jamais ? Ma pensée, c'est moi : voilà pourquoi je ne peux pas m'arrêter.

J'existe par ce que je pense...

et je ne peux pas m'empêcher de penser.

En ce moment même — c'est affreux — si j'existe, c'est parce que j'ai horreur d'exister.

C'est moi, c'est moi qui me tire du néant auquel j'aspire : la haine, le dégoût d'exister, ce sont autant de manières de me faire exister, de m'enfoncer dans l'existence.

Les pensées naissent par derrière moi comme un vertige, je les sens naître derrière ma tête...

si je cède, elles vont venir la devant, entre mes yeux — et je cède toujours, la pensée grossit, grossit, et la voilà, l'immense, qui me remplit tout entier et renouvelle mon existence.

(...) Je suis, j'existe, je pense donc je suis ; je suis parce que je pense, pourquoi est-ce que je pense ? Je ne veux plus penser, je suis parce que je pense que je ne veux pas être, je pense que je...

parce que...

pouah !. »

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