La musique italienne des XVIIe et XVIIIe siècles par Otmar Nussio Chef
Publié le 05/04/2015
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La musique italienne des XVIIe et XVIIIe siècles par Otmar Nussio Chef d'orchestre à Radio Svizzera italiana L'histoire de la musique italienne au XVIIe et au XVIIIe siècles apparaît à l'esprit ébloui comme une voie lactée de laquelle émergent les éclatantes étoiles de première grandeur de Monteverdi, Carissimi, Frescobaldi, Corelli, Vivaldi, Scarlatti et Pergolèse, pour n'en citer que quelques-unes, parmi les plus grandes. En ces deux siècles, apparaissent l'opéra, l'oratorio, la cantate, le concerto grosso et la sonate. Dans le domaine de l'orchestration, de l'harmonisation, et dans la technique des principaux instruments, les maîtres italiens de cette époque atteignirent des résultats et des sommets tels que leurs successeurs n'y purent ajouter que bien peu de chose. La terminologie musicale actuelle est encore un vivant témoignage de la prépondérance du génie latin à cette époque. Les compositions de Claude Monteverdi demeureraient en partie une énigme à qui ne tiendrait pas compte des expériences florentines faites dans les maisons Bardi et Corsi vers la fin du XVIe siècle. Déjà les théoriciens de la Camerata de Florence avaient envisagé l'organisation du spectacle scénique, condamné le contrepoint et proposé la monodie accompagnée avec basse chiffrée (ou basse continue), et avaient tendu à la création d'un style vocal approprié à la déclamation théâtrale. Eurydice, composée par Jacopo Peri sur les paroles du poète Ottavio Rinuccini, fut représentée avec un succès considérable à Florence en 1600, à l'occasion du mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis. Si cet opéra forme le début de l'histoire du mélodrame, l'oratorio s'affirme avec la Rappresentazione di anima e corpo d'Emilio del Cavaliere, donnée la même année à Rome. De même le chanteur et compositeur Gialio Caccini, avec ses Monodies, qu'il publia en 1601 et qu'il qualifia pompeusement de Musique nouvelle, ne fut pas sans influencer le développement des tendances nouvelles. Les maîtres d'une certaine importance à cette époque furent Falconieri, Marini, Milanuzzi, Durante, Cifra, Branetti et Nighetti, en ce qui concerne le développement amorcé par Caccini, et Marco da Gagliano comme successeur de Peri. Il convient d'honorer d'une mention spéciale Lorenzo Allegri, si oublié aujourd'hui, dont les ballets (qui remontent environ à 1610), sont d'une grande importance. En effet, c'est à eux que l'on doit le grand développement du Ballet de Cour français au temps de Louis XIV, ballet qui avait tiré son origine du fameux Ballet de la Reine de l'Italien Baltazzerini. De l'avis de Paumgartner, il paraît certain que le jeune Lully avait connu le ballet florentin dans sa ville d'origine. Ce fut Allegri qui nomma symphonie le morceau introducteur de chaque ballet. Ce morceau constituait, malgré sa brièveté...
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