La musique en France de Gounod à Ravel par Roland-Manuel A la mort de Rameau, en 1764, l'École française commence à décliner.
Publié le 05/04/2015
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La musique en France de Gounod à Ravel par Roland-Manuel A la mort de Rameau, en 1764, l'École française commence à décliner. Elle perd sa vigueur créatrice. Sous la plume élégante et sèche de nos petits maîtres la musique en vient à se figer. Les formes se stratifient, la composition ressortit à un jeu de symétrie, cependant qu'à Vienne, nouvelle métropole de la musique européenne, les forces vives de l'Allemagne et de l'Italie s'affrontent et se composent. De ce conflit va naître, à travers ce qu'on est convenu d'appeler les grandes formes classiques, un art essentiellement dynamique où l'âme germanique exalte et multiplie son goût de l'éternel devenir. C'est en vain que chez nous Hector Berlioz embouche la trompette du romantisme : sa révolution est toute littéraire qui ne porte que sur les éléments accidentels de la musique - sur la couleur et non sur la structure : " C'est une chance que ce garçon ne sache pas la musique, déclare cette bonne langue de Rossini, car il en ferait de bien mauvaise ". Berlioz crée précisément, avec le poème symphonique, la seule forme qui impose à son art des lois étrangères à son essence. Le renouveau de la musique française devait s'accomplir sur un tout autre plan. Il nous paraît essentiellement lié à la reviviscence d'une conception sensualiste de la musique où l'accord n'est plus choisi seulement en raison de sa fonction, mais de sa propre valeur expressive." L'harmonie de Bach, écrit Louis Laloy, réservait un privilège à peu près exclusif aux accords dont l'assemblage détermine une tonalité (...) l'harmonie de Rameau en emploie beaucoup d'autres qui ne l'obligent pas à la modulation perpétuelle et laissent dans un état stable, entre deux cadences signalétiques, la tonalité. Rameau n'a pas inventé ce procédé, fort judicieusement employé déjà par nos maîtres du luth et du clavecin ; mais il en a fait la théorie qui lui a permis de l'enrichir en mettant à sa portée d'autres formations encore (....) " Ainsi se trouvent définis, par Bach et par Rameau, deux systèmes d'harmonie, l'un de tonalité, l'autre de sentiment, qui vont continuer de se développer jusqu'à nos jours ". Cette harmonie, moins étroitement assujettie, entraînera l'élargissement du champ de la tonalité dans un pays qui, à la différence de l'Allemagne protestante, n'a jamais perdu le contact avec les modes anciens qui n'ont pas cessé de nourrir à la fois la musique liturgique et le chant populaire des provinces françaises. L'école Niedermeyer vient à point, dès le milieu du siècle, initier ses élèves à la pratique de l'harmonie modale. Et ces élèves s'appelleront Saint-Saëns, Messager et Fauré. Toutes pratiques et techniques étrangères aux préoccupations des maîtres d'outre-Rhin.A l'heure où fleurit la mélodi...
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