La médecine au XVIIe siècle par Ernest Wickersheimer Strasbourg L'amour médecin, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac : fantoches de noir habillés, chapeaux pointus.
Publié le 05/04/2015
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La médecine au XVIIe siècle par Ernest Wickersheimer Strasbourg L'amour médecin, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac : fantoches de noir habillés, chapeaux pointus. Pédants sanguinaires. Gui Patin et ses lettres ou la sottise d'un homme d'esprit. La querelle de l'antimoine. Les anticirculateurs. Encore Molière : Le Malade imaginaire et ce résumé de l'art de guérir : Clysterium donare, Postea seignare, Ensuita purgare. Aspects plus pittoresques que flatteurs du XVIIe siècle médical, ils en sont aussi les plus connus. Ils ne laissent pas soupçonner que ce siècle est celui qui vit naître la médecine moderne. Il est vrai que l'arsenal thérapeutique ne s'est guère enrichi alors et que c'est à la façon de leurs pères que les médecins traitent leurs patients que Dieu guérit, à moins qu'Il ne les rappelle à Lui. De nouveaux remèdes point, ou si peu : le moxa importé d'Orient, quelques drogues d'Amérique dont la plus fameuse est le quinquina si médiocrement chanté par La Fontaine. Deux techniques inédites, injections intraveineuses et transfusion du sang, ont à peine dépassé le stade expérimental et ne se maintiendront pas dans la pratique. En quoi la médecine du XVIIe siècle diffère-t-elle donc de celle du siècle précédent ? Comment l'une est-elle sortie de l'autre ? " L'histoire générale du XVIe siècle, dit Daremberg, se réduit à trois points : le humanistes qui discutent sur les textes - les anatomistes qui scrutent la nature - Paracelse qui rêve en plein midi et délire en pleine santé. " Paracelse n'est qu'un épisode et " les humanistes qui discutent sur les textes " sont plus suivis que " les anatomistes qui scrutent la nature ". Au XVIe siècle, la science est d'abord philologique. Il en ira autrement au siècle suivant. Sans doute l'étude des anciens n'est-elle pas abandonnée du jour au lendemain. Les Grecs amendés par les scoliastes sont toujours commentés. A Paris, René Chartier consacre sa vie à une monumentale édition d'Hippocrate et de Galien dont les treize volumes in-folio seront imprimés de 1630 à 1679. II arrive même que les classiques épurés ne supplantent pas entièrement les auteurs favoris du moyen âge ; ainsi à Heidelberg où, à côté d'Hippocrate et de Galien, d'Alexandre de Tralles et de Paul d'Egine, le Liber nonus ad Almansorem, Sérapion et Avicenne resteront encore longtemps matière d'enseignement. Cependant, ce ne sont là que survivances du passé auxquelles les universités tiennent d'autant plus que chez elles, la collation des grades a le pas sur la recherche scientifique. La philologie va s'effacer devant l'examen de la nature. Le médecin, de plus en plus, sera un homme pour qui le monde extérieur existe et, quelque imparfaits que soient ses instruments, la méthode expérimentale s'imposera à lui. La découverte de la circulation du sang inaugure l'ère nouvelle, et William Harvey est un héros au sens que Carlyle a donné à ce mot. A la base, un fait anatomique. A Padoue, Harvey apprend de Fabrice d'Aquapendente que les veines sont pourvues de valvules. Or ces valvules s'opposent au flux et au reflux du sang imaginés par Galien, conception dont ni Servet ni Colombo n'avaient su s'affranchir. Les dissections, non seulement du cadavre humain, mais d'une cinquantaine d'espèces animales, l'examen chez le vivant des veines superficielles, au-dessus et au-dessous d'une pression digitale ou de la ligature d'un membre, les vivisections qui font assister aux derniers battements du coeur agonisant et permettent de percevoir par le toucher comme par la vue la systole ventriculaire, mènero...
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