La médecine à Rome et à Byzance par Tricot-Royer Belgique Nous devons remonter jusqu'aux Étrusques pour en trouver les plus lointains vestiges.
Publié le 05/04/2015
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La médecine à Rome et à Byzance par Tricot-Royer Belgique Nous devons remonter jusqu'aux Étrusques pour en trouver les plus lointains vestiges. Ces peuples, selon leurs propres affirmations, sont issus d'une migration descendant du nord au sud, survenue une dizaine de siècles avant notre ère, et les ressemblances de civilisations entre leurs moeurs et celles de la Grèce, l'Asie Mineure et le nord de l'Afrique ne résulteraient que de leurs étroites relations commerciales, artistiques et sportives. Ils étaient très envahissants et Tite-Live dit de leur vertu d'expansion : Ante romanum imperium late terra marique patuere. La fondation de Rome et leurs luttes incessantes avec leurs nouveaux voisins aboutirent à l'annexion de l'Étrurie par la ville nouvelle. Cependant, ils laissèrent après eux des Annales, que le laborieux empereur Claude étudia et traduisit en un ouvrage en vingt volumes, tous, hélas ! perdus. Les riches collections de documents étrusques dont s'enorgueillissent les musées, les ruines vénérables des anciennes villes, leurs extraordinaires hypogées, leurs travaux géants d'hygiène toujours subsistants, nous montrent chez ce peuple la mythologie intimement liée à la médecine : trinité céleste favorable aux humains et trinité infernale nocive, dont fait partie le serpent symbole de la mort. Des divinités peuvent aider les humains dans leur lutte contre les serpents, et des documents plastiques nous montrent le caractère pittoresque de ces combats. Les aruspices sont les prêtres qui apprécient et dirigent s'ils le peuvent les épisodes de cette action ; ils attachent la plus haute importance à la succession des rites, et considèrent surtout le foie des animaux sacrifiés dont ils tirent une foule d'interprétations : voyez à ce sujet le foie de bronze du musée de Plaisance. Nous savons, cependant, que ces guérisseurs disposaient d'une foule de remèdes, hérités non seulement de leurs devanciers, mais éventuellement transmis du Proche-Orient par les continuelles relations économiques et culturelles. Rome victorieuse adopta toutes les traditions étrusques et celles de toutes les peuplades qui voisinaient avec elle. Ces apports de toute sorte en richesses, en esclaves, en divinités se confondirent de telle sorte qu'il devint assez peu aisé d'en discriminer les origines, les dieux grecs, par exemple, prenant des noms latins tout en conservant leurs attributions primitives. Le panthéon médical romain réunissait ainsi une foule compacte d'êtres surnaturels pourvus chacun d'une spécialité bien précise et de caractère bien pittoresque. L'hilarité méprisante de Pline l'Ancien qui n'a pas de termes assez vifs pour railler ceux qui croient en leur étoile, aux oracles, aux miracles du dieu Hasard : Sors ipsa pro deo sit. Gardons-nous bien cependant d'affirmer que dans l'ancienne Rome les dieux étaient seuls à guérir ; la loi Aquilia, les lois des décemvirs, les Douze Tables, les lois Cornélia, qui s'espacent sur un certain nombre de siècles, ne sont que la codification du droit coutumier ; nous y voyons les médecins rendus responsables des traitements qu'ils entreprennent, les prescriptions édictées à propos de l'ensevelissement des morts en dehors des portes de la ville, la coercition sévère des prostituées. L'épisode de Marus, rapporté par Silius Italicus, contemporain de Néron, et que le poète situe à la défaite du lac Trasimène (217 av. J.-C.), démontre la prudence et l'habileté à soigner les bles...

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