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La Malibran 1808-1836 Les quatre vers de Lamartine gravés sur le tombeau

Publié le 05/04/2015

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La Malibran 1808-1836 Les quatre vers de Lamartine gravés sur le tombeau de la Malibran dans le cimetière de Laeken sont plus qu'un dernier hommage rendu à la grande cantatrice ; ils symbolisent en quelque sorte les dons miraculeux de cette femme exceptionnelle : Beauté, génie, amour furent son nom de femme Inscrit dans son regard, dans son coeur, dans sa voix, Sous trois formes au ciel appartenait cette âme, Pleurez terre et vous cieux, accueillez-la trois fois Combien devait être fascinant le modèle avec l'âme passionnée que nous lui connaissons et cette voix unique qui, comme l'écrivait le grand critique musical Fétis, " par la réunion des deux voix de contralto et de soprano aigu, frappait toujours d'étonnement ceux qui l'entendaient passer de l'une à l'autre avec des traits hardis, rapides et qui ressemblaient à rien de ce qu'on avait entendu ". Du jour au lendemain, n'ayant pas encore vingt ans, Maria Felicia Malibran, inconnue la veille, conquit Paris un soir de janvier 1828 dans un gala donné à l'Opéra. Elle était fille du célèbre ténor espagnol Manuel Garcia et elle arrivait d'Amérique, où son père l'avait emmenée trois ans auparavant avec toute sa famille pour fonder là-bas une troupe d'Opéra italien. Elle y avait chanté avec succès tous les grands rôles du répertoire, s'y était mariée avec un banquier français émigré, de trente ans plus âgé qu'elle, Malibran, et en décembre 1827 elle était revenue à Paris, seule, brouillée avec son père et ruinée par un mari en faillite et sans scrupules. C'est grâce à l'appui de la comtesse Merlin, compatriote et élève de son père, femme cultivée qui avait un des salons musicaux les plus cotés de Paris, qu'elle eut l'occasion de se faire entendre en public et qu'elle fut engagée au Théâtre Italien, où...
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« attitrée du célèbre théâtre : Madame Ronzi de Bégnis, plantureuse favorite du roi de Naples.

Bologne à son tour accueillit la Malibran.

Elle y fut pour la première fois, au Théâtre Communal, l'interprète du plus mélodique et du plus tendre compositeur italien : Bellini.

Elle joua et chanta Roméo dans son opéra Capuleti avec une telle bouleversante émotion que les spectatrices sensibles s'évanouissaient dans la salle.

Elle devait, l'année suivante, aborder un autre ouvrage de Bellini, La Sonnambula , d'abord à Naples, puis à Londres au théâtre de Drury Lane, où elle fit sur scène la connaissance du jeune compositeur, à l'issue d'une représentation inoubliable qui les jeta dans les bras l'un de l'autre devant une salle en délire.

De cette soirée mémorable, devait naître, chez Bellini, une adoration passionnée pour la Malibran.

Elle ne put lui accorder qu'une affection admirative et fraternelle.

En 1834, la grande cantatrice devait aborder le rôle le plus beau et le plus dramatique de toute sa carrière avec Norma , le chef-d' œ uvre de Bellini, créé récemment par la Pesta ; ce fut au San Carlo de Naples, le 23 février.

Triomphe indescriptible pour la tragédienne et la chanteuse, qu'elle renouvela quelques mois après, le 15 mai, à l'occasion de ses débuts à la Scala de Milan.

En 1835 enfin, la Malibran était engagée à Venise pour une série de représentations au théâtre de la Fénice, cadre digne d'elle par la splendeur architecturale de sa salle, pur joyau blanc et or du XVIII e.

Les Vénitiens lui donnèrent des sérénades et elle en fut quelques jours l'idole avant de reprendre sa route errante et glorieuse pour Londres, où elle interpréta pour la première fois le Fidélio de Beethoven au Covent Garden et de nouveau pour la Scala de Milan, où elle ajouta à son répertoire cette adorable partition de Donizetti : L'Elisir d'Amor .

Elle y chanta également un autre ouvrage du fécond Donizetti : Maria Stuarda , opéra dramatique sur l'infortunée reine d'Écosse, que la censure interdit après la septième représentation, y trouvant des allusions politiques déplaisantes pour le gouvernement autrichien, dont le joug pesait lourdement sur les Milanais.

Le printemps de 1836 retrouva la cantatrice à Londres pour la saison.

En juin, lors d'une chasse à courre chez Lord Lennox, la Malibran, amazone intrépide, eut un accident de cheval dont les suites devaient lui être funestes.

Sa monture s'étant emballée, elle voulut sauter à terre, son pied resta pris dans l'étrier et elle fut traînée une centaine de mètres.

Ne voulant pas interrompre ses engagements, elle dissimula ses souffrances et négligea de se soigner efficacement.

En septembre, elle était à Manchester pour y participer à un grand Festival de Musique.

Sa tête, qui avait dans sa chute heurté violemment le sol, à présent lui causait des douleurs intolérables.

Le 13 septembre, elle se trouva mal à la cathédrale au cours du concert spirituel, et le lendemain au théâtre, ce fut son chant du cygne.

Après avoir chanté quatorze morceaux devant un public qui ne cessait de la rappeler, la Malibran, blême, épuisée, fut ramenée dans sa loge sans connaissance.

Transportée à son hôtel, elle devait y mourir le 23 septembre 1836, ayant préféré brûler sa vie jusqu'au bout plutôt que d'accepter un repos salutaire qui aurait déçu le public avide de la voir, de l'entendre sans cesse. Il nous reste maintenant à évoquer le dernier nom de femme de la Malibran : “ Amour ”. Ce nom ne prit pour elle qu'un visage, celui d'un jeune violoniste belge de grand talent : Charles de Bériot.

C'est aux Italiens qu'elle le rencontra.

Très beau, d'une élégance raffinée, il hantait tristement les coulisses du théâtre dans l'ombre d'Henriette Sontag, qui lui préférait le comte Rossi.

Maria Malibran plaignit d'abord l'amoureux éconduit, mais elle s'aperçut bien vite qu'en réalité elle l'aimait.

Elle lui fit un soir l'aveu de ses sentiments avec une spontanéité qui était bien dans son caractère et Bériot, aveuglé jusqu'ici par la blonde Henriette, découvrit la femme à travers l'artiste qu'il admirait.

Il fut. »

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