La démocratie athénienne - Le Fonctionnement démocratique dans l'Antiquité
Publié le 22/02/2012
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discussion à la bataille, le dialogue aux fusils...
»La conception que se faisaient les Athéniens du pouvoir de l'Etat était extrêmement forte : en face, les droits del'individu comptaient peu, il faut le répéter.
D'où l'ostracisme.
Aussi, chacun avait-il le plus grand avantage à exercerdes droits politiques, à faire partie du système qui le gouvernait.
Les intérêts individuels étaient ainsi étroitementliés à ceux de l'Etat et c'était, là encore, un ressort de la démocratie.
Les citoyens lui consacraient donc beaucoupde leur temps, par leur présence aux assemblées, par leurs votes, par les magistratures qu'ils assumaient à tour derôle...
Aristote constatait que les devoirs civiques, correctement exercés, constituaient une occupation à tempsplein excluant toute activité lucrative.
Dans ce sens, la démocratie était un luxe.La constitution de la république romaine reposa également sur l'équilibre entre le pouvoir des magistrats, celui dusénat et celui de l'assemblée du peuple, qui se contrôlaient mutuellement.
Le rôle des comices fut important : il yeut d'abord les « comices curiates » qui réunissaient, sous la monarchie, les représentants des « curies » — ougroupes de familles ayant un culte commun — patriciennes.
Leur pouvoir passa, sous la république, aux comices «centuriates », plus démocratiques parce que, étant une assemblée issue de l'armée romaine, ils incluaient riches etpauvres répartis en « centuries » ou groupes de cent citoyens, et aux comices « tributes», ayant pour base ladivision du peuple en tribus, qui étaient des circonscriptions territoriales.
Les comices perdirent assez rapidementleurs pouvoirs sous l'empire.
La démocratie contestée
La démocratie athénienne ne correspond qu'imparfaitement à la conception que nous nous faisons, aujourd'hui, dece système politique : il implique l'égalité de tous devant la loi, les mêmes droits pour tous.
Or, ni les métèques, niles isotèles, ni les femmes, ni, bien entendu, les esclaves ne participaient aux affaires de la cité.
C'était unedémocratie sélective.Si l'historien Thucydide fait déclarer à Périclès que la constitution d'Athènes « n'a rien à envier aux autres peuples;elle leur sert de modèle et ne les imite point.
Son nom est démocratie, parce qu'elle vise l'intérêt, non d'uneminorité, mais du plus grand nombre », Socrate voyait, dans le gouvernement de l'assemblée, celui, fort dangereux,des foules ignorantes.
Platon estimait que la liberté de la démocratie était en réalité le chaos, que l'égalité entre leshommes était un leurre et qu'il fallait faire régner l'ordre dans la cité (il préférait les lois de Sparte à cellesd'Athènes) comme dans les esprits : seuls les philosophes lui paraissaient en mesure de gouverner avec efficacité.Aristote voyait dans la démocratie un moindre mal, mais certainement pas le gouvernement idéal.
Et encore, desdiverses formes de démocratie possibles — car la démocratie, comme tous les systèmes politiques, lui paraissaitsujette à corruption — il retenait celle qui privilégie l'égalité, pauvres et riches ayant à un même degré droit de cité.Alors chacun travaille pour son compte, on se réunit lorsque c'est nécessaire et on laisse le gouvernement auxcitoyens, peu nombreux, qui en ont le temps et les moyens.Telle qu'elle fut, la démocratie athénienne — système imparfait et paradoxal parce que d'essence égalitaire dans unesociété qui ne l'était pas, système parfois contesté par les philosophes — demeure une référence politique.
C'est àla démocratie, et non point à la tyrannie ou aux gouvernements aristocratiques ou oligarchiques, que l'on penselorsque sont évoquées les valeurs humanistes de l'antiquité grecque.
Alexis de Tocqueville remarque dans De ladémocratie en Amérique, qu'il est utile, mais qu'il peut être dangereux, de généraliser dans une démocratie moderneles études classiques.
Celles-ci ne s'accordent pas nécessairement, en effet, avec une civilisation où chacun nepense qu'à s'enrichir « car l'état social et politique leur donnant [aux jeunes gens] tous les jours des besoins quel'éducation ne leur apprendrait jamais à satisfaire, ils troubleraient l'Etat au nom des Grecs et des Romains au lieu dele féconder par leur industrie ».
Il doit y avoir adéquation, sous peine de révolution, entre les valeurs que se donneun Etat et celles qui sont enseignées à sa jeunesse.
Quel plus bel hommage rendre à la démocratie athénienne quivit un temps correspondre l'élévation des aspirations civiles et l'espace que sut leur aménager le législateur?.
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