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La Chine par Bruno Belpaire Secrétaire de l'Institut Belge des Hautes Études Chinoises, Bruxelles La littérature chinoise, jusqu'au XVIIIe siècle ap.

Publié le 05/04/2015

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La Chine par Bruno Belpaire Secrétaire de l'Institut Belge des Hautes Études Chinoises, Bruxelles La littérature chinoise, jusqu'au XVIIIe siècle ap. JC, forme un bloc compact qui ne le cède en rien à une bibliothèque occidentale qui comprendrait les auteurs classiques grecs et latins. Mais les Chinois n'ont pas écrit sur une matière durable comme le parchemin ; les antiques tablettes de bambous n'ont pas résisté aux ravages du temps comme les tablettes cuites du Proche-Orient ou les ostraca ; en Chine, l'usage du papier, sinon plus ancien que le papyrus d'Égypte, s'est généralisé plus tôt qu'en Occident. Le Chinois conserve ses archives littéraires en faisant se succéder à un rythme accéléré les éditions de ses auteurs, travail et facilité pour lui par l'emploi des caractères d'imprimerie mobiles, d'un usage plus ancien là-bas que chez nous, mais ces polices de caractères étaient incisées dans des blocs de bois et non coulées en métal, ce qui réduit fort le nombre d'exemplaires par édition. Pour chaque nouvelle édition on s'adresse à des lettrés au courant des classiques et des habitudes de la langue ; ceux-ci n'ont pas d'anciens manuscrits pour établir des leçons diverses et un texte critique, ils corrigent au mieux de leur savoir les passages obscurs ; ceci a pour résultat que le texte établi n'est jamais meilleur que celui édité par un humaniste du XVIe siècle, les éditions grecques dues à Erasme, par exemple. De cette bibliothèque chinoise considérable, c'est à peine si le travail de prise de connaissance et celui de traduction en une langue occidentale est commencé. Sans doute les livres fondamentaux sont traduits et ces traductions sont facilitées par le travail exhaustif auquel le lettré chinois s'est livré sur sa propre littérature : commentaires d'oeuvres classiques, dictionnaires, anthologies, corpus de textes classés par matière, bibliographies, et bibliothecæ rééditant d'anciens textes, rendent rares les domaines où l'érudit occidental ne trouve pas une oeuvre chinoise à traduire au lieu de se livrer à une enquête personnelle. Ainsi le meilleur ouvrage d'initiation à l'ensemble de la littérature chinoise (Wylie, Notes on Chinese literature, 1867), n'est que la juxtaposition d'extraits de livres chinois. Le fil conducteur qu'est l'ouvrage de Wylie a mené aux oeuvres les plus représentatives, philosophes, historiens et poètes, qu'il était important de révéler à l'Occident. On a constaté de la sorte que l'apport des Célestes à l'ensemble de la pensée humaine s'inscrit dans trois domaines : la philosophie morale, l'histoire et la poésie. Nous les passerons en revue. La base de toute formation de lettré chinois est un recueil intitulé : Les treize King ou treize classiques. En première lignées cinq " livres sacrés " 1-2. Les deux premiers sont une anthologie de textes historiques, le Chou King et un recueil de poésies, le Che King, compilation attribuée à Confucius. Le premier, malgr&ea...
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