Klemens Metternich par G.

Klemens Metternich par G. De Bertier de Sauvigny Institut Catholique de Paris Figure de proue symbolique, la statue de Metternich préside à la longue période de stabilité que connut l'Europe entre 1815 et 1848. Non qu'il ait modelé les événements comme Napoléon ou Bismarck, mais par le simple fait d'une présence immuable au poste de commande du grand Empire central, garant de l'ordre établi au Congrès de Vienne. Klemens Wenzel Lothar de Metternich-Winneburg est né à Coblence, le 16 mai 1773, d'une famille de noblesse rhénane passée au service de la monarchie autrichienne. Son mariage avec une petite-fille de Kaunitz, le grand chancelier de Marie-Thérèse, fut sans doute un facteur non négligeable dans l'ascension rapide d'une carrière diplomatique qui le conduisit comme représentant de l'empereur à Dresde (1801), à Berlin (1803) et à Paris (1806), où il sut se concilier la considération de Napoléon. Ses conseils contribuèrent à lancer l'Autriche dans la guerre malheureuse de 1809, mais ce fut lui néanmoins que l'empereur François chargea de réparer les dommages en lui confiant le ministère des Affaires étrangères. L'archiduchesse Marie-Louise jetée en victime propitiatoire au Minotaure permit à l'Autriche de limiter ses pertes et de refaire ses forces. Lors des événements critiques de 1813-1814, Metternich manoeuvra avec une adresse consommée, faisant passer l'Autriche de l'alliance forcée avec la France à une attitude de neutralité, puis à une position de médiation de plus en plus menaçante, enfin se joignant à la coalition générale contre Napoléon. Au Congrès de Vienne, dont il fut le grand metteur en scène, il travailla d'accord avec le ministre anglais Castlereagh pour emp...