KHOLLE HISTOIRE Action directe et grève générale
Publié le 19/10/2022
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«
KHOLLE HISTOIRE
Action directe et grève générale
Idée d’accroche :
« Par l’action directe, l’ouvrier crée lui-même sa lutte ; c’est lui qui la conduit, décidé à
ne pas s’en rapporter à d’autres qu’à lui-même du soin de le libérer.
» dit Victor
Griffuelhes syndicaliste révolutionnaire et secrétaire général de la Confédération Générale
du Travail (CGT) de 1901 à 1909) en 1905.
La flambée boulangiste1 passée, la question de la révolution sociale se pose à nouveau.
Et,
avec elle, celle de la grève générale.
1) Qu’est-ce que l’action directe ?
Dans les domaines politiques et sociaux, une action directe,
est le mouvement d'un individu ou d'un groupe qui agit par lui-même
afin de peser directement sur un rapport de force
pour changer une situation
et ceci, sans déléguer le pouvoir à un intermédiaire (« représentant », professionnel
de la politique, bureaucrate, etc.).
Principalement rattachée à la mouvance anarchiste dont elle est issue, l'action directe
peut être pacifique ou non.
Elle est également utilisée de nos jours par des mouvements qui ne se réclament
officiellement d'aucun courant de l'anarchisme.
Une action directe peut être légale ou illégale.
(L'action directe est
généralement opposée à « l’action indirecte ou politique »)
C’est avant tout, et sur tous les terrains, le moyen d’opposer la force ouvrière
à la force patronale.
Elle n’est pas nécessairement violente, mais elle n’exclut pas obligatoirement
la violence.
Ex contemporain : ‘’Le mouvement des gilets jaunes’’ en France
2) Qu’est-ce que la grève générale ?
L'expression est née en France à la fin du XIXe siècle dans les milieux du
syndicalisme.
Théorisée, entre autres, par Joseph Tortelier2 et Aristide Briand3,
elle était synonyme de révolution (la cessation de toute activité productive
conduisant obligatoirement à l'effondrement du capitalisme).
Elle fut à ce titre au centre de la théorie du syndicalisme révolutionnaire et
considérée comme le prolongement de la politique d'action directe.
La grève générale ne doit pas nécessairement être une grève généralisée, elle peut
être une grève des branches industrielles jugées stratégiques pour atteindre cet
objectif.
Boulangisme : mouvement politique français de la fin du XIXème siècle (1885-1889) qui constitue une
menace pour la Troisième République.
Son nom est dérivé de celui du général Georges Boulanger (militaire puis
1
1
ministre de la Guerre).
Au départ de ce mouvement se trouve une affaire d’espionnage avec l’Empire allemand.
Boulanger est à l’origine d’une politique d’espionnage et d’utilisation de fonctionnaires français connaissant la
région pour surveiller l’Alsace-Lorraine, ce qui conduit en 1887 à l’affaire Schnæbelé (incident diplomatique
important entre la France et l’Allemagne qui éclate le 20 avril 1887).
Joseph Tortelier : était un menuisier, militant anarchiste et syndicaliste révolutionnaire partisan de la grève
générale.
2
3
Aristide Briand : avocat et homme politique français.
2
La charte d’Amiens, adoptée par la Confédération générale du Travail (CGT) en 1906,
fait de la stratégie de la grève générale un principe fondateur du mouvement ouvrier
Référence théorique du syndicalisme en France.
Reconnaissant la lutte de classe, la
charte assigne au syndicalisme un double objectif et une exigence :
- La défense des revendications immédiates et quotidiennes des travailleurs, et
- La lutte pour une transformation d'ensemble de la société
Cela en toute indépendance des partis politiques et de l'État, le syndicalisme se suffisant à
lui-même.
L'échec des grèves générales lancée par la CGT, notamment pour empêcher le déclenchement
de la Première guerre mondiale ; ou en 1920, avec la tentative avortée de généraliser la grève
des cheminots, contribua au déclin du mythe révolutionnaire qu'elle représentait.
La Charte est largement influencée par les partisans de l’action directe
La charte adoptée en octobre 1906 par le 9e congrès de la CGT et connue à partir de 1912
sous le nom de Charte d'Amiens, reste une référence théorique du syndicalisme en France.
Reconnaissant la lutte de classe, la charte assigne au syndicalisme un double objectif et une
exigence :
- La défense des revendications immédiates et quotidiennes des travailleurs, et
- La lutte pour une transformation d'ensemble de la société
Cela en toute indépendance des partis politiques et de l'État, le syndicalisme se suffisant à
lui-même.
3) Le syndicalisme
Le syndicalisme consiste à
- Unifier des groupes sociaux et des professionnels,
- Pour défendre leurs intérêts collectifs,
- Au travers d’organisations qui prennent le nom de ‘’syndicats’’.
Entre 1895 et 1914, le syndicalisme révolutionnaire mise sur l’efficacité de la grève
générale pour renverser d’un seul coup la démocratie bourgeoise et le régime capitaliste.
Les lois Waldeck-Rousseau4 de 1884 donnent un cadre légal à l’action syndicale et
permettent l’essor des premières Bourses du travail et de confédérations syndicales.
Fernand Pelloutier, Secrétaire de la Fédération des Bourses du travail, en 1895, joua un
rôle fondamental dans la formation du syndicalisme en France.
Pour lui, le syndicalisme doit préparer la révolution, à savoir la grève générale.....
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