Kasimir Malevitch 1878-1935 Peintre et théoricien russe né à Kiev et mort à Leningrad.
Publié le 05/04/2015
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multitude de mouvements des plans.
Refusant le lien avec le monde des objets
extrapicturaux, Malevitch nomme cet art “ non objectif ” et définit son système de la
suprématie de la couleur pure “ suprématisme ”.
La première exposition d' œ uvres
suprématistes a lieu à Petrograd en décembre 1915 dans le cadre de la “ Dernière
Exposition futuriste 0.10 ”.
Dans la plaquette Du cubisme et du futurisme au suprématisme
publiée à cette occasion, Malevitch explique le cheminement de sa pensée.
Son langage
intuitif, utilisant des métaphores originales, est compris par quelques rares collègues, et sa
nouvelle peinture crée un véritable choc auprès du public éclairé.
Benois, un des plus
clairvoyants critiques, parle de “ la mort de tout ce qui était sacré ” et baptise le fameux
“ quadrilatère ” Carré noir .
Cette vision réductrice et formaliste du suprématisme
n'empêche pas Malevitch d'utiliser à l'avenir le Carré noir en tant que symbole de son
aventure.
À partir du début 1916, il se lance dans l'exploration du monde des formes non
objectives.
Au suprématisme de la couleur succède rapidement une phase de constructions
cosmiques : constellations de formes et de volumes librement projetés dans un espace
extraterrestre.
La phase suivante du suprématisme est consacrée à l'exploration des
possibilités proprement existentielles du plan pictural.
Elle aboutit au dépassement de la
logique de la couleur : le suprématisme blanc mène aux limites de la représentativité en
peinture.
Le Carré blanc sur fond blanc (juin 1918) est accompagné d'un nouveau manifeste
suprématiste où Malevitch affirme que la création non objective a atteint un nouveau
palier philosophique : c'est la non objectivité pure où le concept prime sur la pratique.
Si
au début de son aventure suprématiste, il a été suivi par un petit groupe de collègues,
rassemblés au cours de l'hiver 1916-1917 dans un séminaire nommé “ Supremus ”, en 1918
la plupart de ses collègues se désolidarisent de sa démarche, qui effraie par la radicalité de
ses exigences philosophiques.
À partir de l'exposition “ Création non objective et
suprématisme ” (novembre 1919), Malevitch continue seul son chemin.
Il est appelé durant
l'hiver 1918-1919 aux Ateliers libres de Moscou.
Évincé de la capitale par la tendance
“ constructiviste ”, il trouve refuge à l'école d'art de Vitebsk, et y crée la première école où
les rudiments de l'art non objectif sont systématiquement enseignés.
De son groupe
nommé “ Unovis ” sortiront des plasticiens de premier ordre : Lissitzky, Suetin, Chasnik.
Chassé à nouveau de Vitebsk, il déménage en 1922 à Petrograd, où pendant quatre ans
encore il poursuit avec ses meilleurs élèves l'aventure suprématiste, au sein de l'Institut de
culture artistique, dont il est nommé directeur.
Cette première moitié des années vingt est
marquée par un grand effort théorique : à Vitebsk, il rédige un impressionnant corpus de
traités où il aborde non seulement les questions traitant de la logique des “ nouveaux
systèmes dans l'art ”, mais également des questions de nature psychologique et
philosophique.
Malevitch constitue une nouvelle téléologie.
À l'exception de quelques
plaquettes publiées à Vitebsk, ces textes resteront inédits jusqu'à la fin des années soixante,
date à partir de laquelle commencera sa redécouverte en Europe occidentale.
L' œ uvre de
Malevitch, régulièrement exposée en Russie jusqu'en 1920, reste inconnue en Europe
jusqu'en 1922, quand quelques toiles sont incluses dans l'exposition à la galerie Van
Diemen à Berlin.
C'est seulement en 1927 qu'il réussit à présenter une large exposition
personnelle hors de la Russie.
Elle a lieu au printemps à Varsovie et durant l'été à Berlin, et
rencontre un écho certain en Pologne, en Allemagne et au-delà dans toute l'Europe
occidentale.
De ses contacts avec le Bauhaus résulte la publication du livre Die
Gegenstandslose Welt (le Monde sans objet , 1927).
L'épopée du suprématisme se trouve ainsi
documentée dans l'histoire de la culture européenne.
Appelé d'urgence à Leningrad, car
on est en train d'y liquider son Institut de culture artistique, il laisse à ses amis berlinois
l'ensemble de l'exposition, ainsi qu'une très importante sélection de ses archives.
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