Jules Renard par André Billy de l'Académie Concourt A la date du 10 décembre 1909, on lit dans le Journal de Jules Renard : " Dîner Goncourt.
Publié le 05/04/2015
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Jules Renard par André Billy de l'Académie Concourt A la date du 10 décembre 1909, on lit dans le Journal de Jules Renard : " Dîner Goncourt. On ne veut pas voter pour Giraudoux parce qu'on ne veut pas voter pour Jules Renard. " Qui, aujourd'hui, pense à Giraudoux à propos de Jules Renard ? Qui pense à Jules Renard quand on parle de Giraudoux ? En 1909, la parenté Renard-Giraudoux était évidente pour qui venait de lire les Provinciales. Comme Renard, Giraudoux peignait la province et, comme lui, il le faisait avec humour et préciosité. Sa manière ne devait pas tarder à s'élargir ; pourtant, comme Renard, il ne s'est jamais délivré du maniérisme. On peut craindre que pour les générations prochaines ce défaut ne le gâte de plus en plus. Jules Renard naquit le 22 février 1864 à Châlons, dans le département de la Mayenne. Il n'en avait gardé aucun souvenir. Son père, François Renard, y était adjudicataire d'un lot de terrassements du chemin de fer de Laval à Caen. Nivernais par ses origines, Jules revint tout enfant à Chitry-les-Mines dont il devait être élu maire en 1904. François Renard, homme rude, distant, brutal, sarcastique, paysan fils de paysans, avait gagné une petite fortune. Il la perdit en partie. Sur la mère du petit Jules, nous sommes, hélas ! renseignés par Poil de Carotte. Mme Lepic, c'est elle. Son mari l'avait connue à Chaumont, en Haute-Marne. Jules était leur troisième enfant, venu après une fille, Amélie (soeur Honorine de Poil de Carotte) et Maurice (grand frère Félix). Dès 1874, interne avec son frère à l'institution Saint-Louis de Nevers, Jules acheva ses études au lycée Charlemagne, à Paris. Bachelier en 1883, il ne savait encore dans quelle voie s'orienter lorsqu'il fit comme conditionnel une année de service militaire à Bourges et à Cosne. La période qui suivit fut la plus dure de sa vie. Aucun emploi stable, peu ou pas d'argent. Un roman sur le chantier, quelques vers. Enfin la rencontre d'une jeune fille pourvue d'une dot rondelette le tira d'affaire en 1888. Au lycée Charlemagne, il avait été le condisciple du poète romano-symboliste Ernest Raynaud, membre du petit groupe qui allait fonder le Mercure de France et cherchait un jeune écrivain assez riche pour prendre un gros paquet d'actions. Raynaud présenta Renard à ses amis. On fit de lui le principal actionnaire de la nouvelle revue. C'était à la fin de 1889. Il avait publié en 1886 une plaquette de vers, Les Roses. En octobre 1891 parut la Revue blanche pour laquelle il fit tout de suite des infidélités au Mercure. Le climat de la Rive Gauche ne lui convenait guère. L'esprit nébuleux du symbolisme s'accordait mal...
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