Jules César par Pierre Grimal Professeur à la Sorbonne Le nom de César
Publié le 05/04/2015
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Jules César par Pierre Grimal Professeur à la Sorbonne Le nom de César reste attaché à la révolution qui mit fin à ce que les historiens romains appellent la " liberté " et remplaça par une monarchie de fait le vieux régime républicain, mal adapté à l'administration d'un empire démesuré. A-t-il voulu consciemment cette révolution, n'a-t-il été que l'instrument de forces qu'il ne discernait qu'imparfaitement, son ambition personnelle s'est-elle trouvée servie par l'évolution inéluctable de l'histoire, nous ne le savons pas au juste, mais il est difficile de lui dénier le mérite d'avoir agi sur le cours de celle-ci avec une efficacité qui fut refusée à d'autres révolutionnaires de son temps, au dictateur Sylla, qui lui montra peut-être le chemin, mais dont il disait " qu'il ignorait l'ABC de son métier ", et à Pompée, trop respectueux des valeurs traditionnelles pour sortir Rome de l'ornière où elle s'enlisait. Les Julii, d'où il était issu, étaient une famille patricienne, mais ses ancêtres directs s'étaient peu illustrés dans la vie politique. Leur noblesse était d'un autre ordre. Dans l'oraison funèbre qu'il prononça de sa tante Julia, il devait dire que celle-ci tenait de son père le sang des dieux et de sa mère, issue des Marcii Reges, le prestige des rois. Descendant d'Énée, par Iule (le " petit Ascagne "), il aurait pu être un aristocrate intransigeant. Il se contenta d'être un grand seigneur, assez sûr de sa race pour s'élever au-dessus des préjugés et ne pas se considérer comme lié au sort de ceux qui devaient leur noblesse au fonctionnement d'un système politique. César naquit le 13 juillet 101 av. JC. Il était dans sa quatorzième année lorsqu'il perdit son père, et sa mère, Aurelia, exerça sur lui une grande influence. C'est sans doute elle qui lui fit épouser, en 84 av. JC, Cornelia, fille de l'agitateur populaire Cornelius Cinna. Combinaison qui faillit causer la perte de César : compromis aux yeux de Sylla, lorsque celui-ci rentra d'Orient l'année suivante, il reçut du nouveau maître l'ordre de répudier Cornelia. Sylla n'oubliait pas que César, par le mariage de sa tante Julia, était le neveu de son ennemi Caïus Marius. César refusa d'abandonner Cornelia. Cela eût entraîné son arrêt de mort si les parents et alliés d'Aurelia n'avaient supplié le dictateur de pardonner. Et César, par prudence, une fois ce pardon obtenu, se rendit en Orient pour ne revenir qu'après la mort de Sylla. Faisant ses débuts au forum, il attaqua des syllaniens notoires, mais sans succès, ce qui le contraignit à s'éloigner une seconde fois. Il gagna Rhodes, où il fut l'auditeur du rhéteur Molon. C'est au cours de ce voyage qu'il fut pris par des pirates et dut verser une énorme rançon ; mais, comme il le leur avait promis, il n'eut de cesse, après sa libération, qu'il ne les eût à son tour capturés et mis en croix. Lorsqu'il revint à Rome, son prestige était grand dans le peuple ; en son absence les pontifes l'avaient élu dans leur collège ; le peuple lui décerna le tribunat militaire. C'était le temps où Pompée et Crassus, consuls, démantelaient la constitution syllanienne. César contribua à restaurer le tribunat de la plèbe (populaire) mais fit aussi voter une loi d'amnistie. Les proscriptions de Sylla avaient laissé sans chef le parti populaire. César, questeur en 68 av. JC, revendiqua l'héritage politique de Marius en faisant figurer aux funérailles de sa tante Julia les images de celui-ci, malgré la condamnation qui, depuis Sylla, frappait sa mémoire. Questeur, il fut envoyé en Espagne ultérieure. Là, passant à Gadès (Cadix), il pleura, dit-on, devant une statue d'Alexandre, se désolant de n'avoir encore rien accompli de notable à un âge où Alexandre le Grand avait déjà soumis l'univers. Revenu à Rome, César trouva une situation politique assez confuse. Le tribun Gabinius présentait un projet de loi attribuant à Pompée un commandement extraordinaire contre les pirates. César appuya le projet. Il se créait ainsi ...
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