Juan Manuel de Rosas 1793-1877 En 1820, quatre ans après la proclamation solennelle au Congrès de Tucuman de l'indépendance des Provinces Unies du Rio de La Plata, l'État unitaire héritier de l'administration coloniale se dissout.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
administration sereine et rigoureuse, capable de favoriser la reprise des activités
économiques.
Son “ fédéralisme ” est conforme aux intérêts des éleveurs et des saladeristos. Il consiste à
préserver l'autonomie économique de la province, la délivrant ainsi du poids mort des
zones attardées et appauvries de la Confédération.
Le premier gouvernement de Rosas, qui répond parfaitement à ce patriotisme provincial,
prend fin en décembre 1832.
Rosas prétextant alors qu'il veut se consacrer à ses terres
refuse d'être réélu.
Mais le “ restaurateur des lois ” dont la fausse sortie n'a trompé
personne ne reste pas inactif sur la scène politique.
Les gouverneurs se succèdent à un
rythme accéléré et tout le monde pense que Rosas n'est pas étranger à cette instabilité
soudaine.
D'autre part, Facundo Quiroga, caudillo de la Rioja, devenu la principale figure
politique de l'intérieur, est assassiné le 16 février 1835.
Et à travers toute l'Argentine
personne ne doute de la responsabilité de Rosas.
En mars 1835, Rosas est enfin nommé par la législature de Buenos Aires gouverneur pour
cinq ans avec pleins pouvoirs.
Dictateur constitutionnel, le voici au faîte des honneurs.
Les
provinces lui confient la direction de leurs relations extérieures.
Contre ses adversaires
“ unitaires ” toujours actifs, Rosas va mobiliser autour de son nom les énergies fédérales :
le port des insignes ponceau, couleur de la “ cause ”, devient obligatoire.
On en serait resté là sans doute si des événements intérieurs et extérieurs n'étaient venus
menacer le régime et l'indépendance même de la province.
Pour des raisons assez
insignifiantes, l'escadre française vient bloquer, le 28 mars 1838, les côtes argentines.
Rosas
résiste.
Il en appelle au sentiment national contre l'étranger.
Mais, en janvier 1839, le
soulèvement du gouverneur de Corrientes contre son illustre protecteur s'ajoute à ce péril
et en juin Rosas doit faire face à la conspiration du colonel Mazas, chef d'un régiment de
cavalerie.
En octobre, dans le berceau du rosisme éclate la “ révolution du Sud ” : les
estancieros se rebellent contre leur ancien “ commandant de campagne ”.
Au nord du pays,
le gouverneur de Tucuman se soulève à son tour contre le caudillo de Buenos Aires.
Mais le danger principal est l'armée de Lavalle formée par les unitaires exilés qui,
soutenue par la flotte française, s'avance sur Buenos Aires.
Le régime semble à deux doigts
de sa fin mais le fantasque général en a décidé autrement.
En août 1840, il se retire avec
son armée.
Rosas s'empresse de signer, le 29 octobre, une convention avec la France, aux
conditions de celle-ci.
Au reste, Rosas se bat avec énergie et écrase une à une et sans pitié les rébellions.
Cependant, à l'intérieur de Buenos Aires, il instaure la terreur.
Il entend ainsi lutter contre
les conspirations des “ unitaires ” et espère aussi diriger contre eux le mécontentement des
couches populaires auxquelles la guerre impose de lourds sacrifices...
Il ne réussit que trop
bien.
Les hommes de main de la Mazorca assassinent impunément les anti-rosistes.
Les
proscriptions et les confiscations de biens complètent la sinistre besogne des sicaires.
Bien plus, pourchassant systématiquement quiconque ne manifeste pas tout
l'enthousiasme désirable pour la cause fédérale, Rosa apparaît à bien des égards comme.
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