Joseph II 1741-1790 L'empereur Joseph II, premier souverain d'Autriche de la maison de Lorraine, est, malgré l'échec de la plupart de ses réformes, la plus grande figure de cette dynastie.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
Les premières mesures prises par Joseph II atteignirent la noblesse de cour, toujours
favorisée par Marie-Thérèse.
Les pensions de faveur furent annulées, la cour radicalement
limitée.
Ce n'était plus la grâce du souverain qui devait décider, mais les droits acquis
régulièrement.
Les innovations les plus décisives touchèrent le domaine religieux : la
patente de tolérance (octobre 1781) assurait aux adhérents d'autres religions chrétiennes la
libre pratique de leur culte et de tous les droits politiques ; l'église catholique restait
toutefois l'Église nationale.
Les juifs furent libérés d'une part au moins des humiliations
endurées depuis si longtemps.
Désormais, les réformes religieuses se précipitèrent : suppression impitoyable de la
splendeur baroque des églises ; dissolution des ordres contemplatifs et réquisition de leurs
biens au profit d'un fonds de religion qui fut employé à la création de nouvelles paroisses.
L'État se chargea de l'instruction des prêtres, l'influence de la Curie fut complètement
éliminée.
Même la visite spectaculaire de Pie VI à Vienne (1782) ne put rien changer.
Cette
liaison étroite entre l'Église et l'État créée par Joseph II, qui transformait le clergé en un
corps de fonctionnaires d'État, fut appelée plus tard joséphisme et son influence continua
d'opérer presque jusqu'à nos jours.
Le devoir de secourir les pauvres incombait à l'État et les biens des confréries furent réunis
en un fonds des pauvres.
La construction de la Policlinique de Vienne, la fondation du
“ Josephinum ”, destiné à la formation des médecins militaires, l'organisation d'asiles de
vieillards, d'hospices pour les enfants trouvés et les orphelins, la préoccupation incessante
de soulager la misère sont bien caractéristiques de l'empereur.
Il collabora lui-même à
l'élaboration des projets et exerça une constante surveillance personnelle.
La population au
début ne s'y habitua que difficilement ; l'évolution ultérieure donna raison a l'empereur.
L'abolition du servage était d'une grande importance, particulièrement en Bohême, en
Hongrie et en Galicie.
Mais Joseph II ne put mener à bien le projet de supprimer aussi
l'obligation de corvée et d'instituer un impôt foncier physiocratique frappant en même
temps les seigneurs et les paysans.
Il rencontra l'opposition de la noblesse et la méfiance
des paysans.
La réforme fiscale qui aurait fait de l'Empire des Habsbourg l'État le plus
avancé de l'Europe fut ensuite abolie par ses successeurs.
L'importation de marchandises
étrangères fut rendue plus difficile par des droits de douane élevés ; la fondation d'usines
par contre fut encouragée.
De cette époque, datent en Autriche les premiers décrets au
profit des ouvriers.
Le nombre des écoles primaires fut considérablement augmenté et
ainsi la scolarité obligatoire rendue possible.
Par contre, quelques universités furent
abaissées au niveau des lycées et la recherche scientifique négligée.
La censure des
ouvrages imprimés fut relâchée à tel point que, pour la première fois, une sorte de presse
libre et une profession de journaliste apparurent alors en Autriche.
La centralisation de l'administration fut avancée par tous les moyens, et les fonctionnaires,
surveillés par des rapports secrets, furent dotés d'un pouvoir considérable, mais on
exigeait d'eux l'entier accomplissement de leur devoir.
Les pays historiques furent groupés
en nouvelles provinces et leurs États provinciaux totalement supprimés.
En ce qui
concerne la justice, les tribunaux spéciaux pour la noblesse furent abolis, la torture et la
peine de mort supprimées, mais la crainte du châtiment continuait d'être quand même le.
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