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Joseph II 1741-1790 L'empereur Joseph II, premier souverain d'Autriche de la maison de Lorraine, est, malgré l'échec de la plupart de ses réformes, la plus grande figure de cette dynastie.

Publié le 05/04/2015

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Joseph II 1741-1790 L'empereur Joseph II, premier souverain d'Autriche de la maison de Lorraine, est, malgré l'échec de la plupart de ses réformes, la plus grande figure de cette dynastie. Il est entré dans l'histoire comme un fanatique de l'égalité, un despote éclairé, mais obstiné, le destructeur des anciennes traditions enracinées dans le peuple et le précurseur d'une nouvelle époque qui s'ouvre avec la Révolution française. Il est né le 13 mars 1741, après l'occupation prussienne de la Silésie, au milieu du combat désespéré mené par Marie-Thérèse pour sauvegarder son héritage paternel. Héritier désiré depuis longtemps, il prit conscience de son importance. Il reçut de ses précepteurs un vaste mais superficiel savoir et eut en aversion les érudits et les livres. Néanmoins, dès son premier mémoire (1761), l'archiduc Joseph nous apparaît comme le champion de l'égalité et l'adversaire des privilèges féodaux, principes qui n'ont pas changé jusqu'à sa mort et qui devaient déterminer son oeuvre réformatrice tout entière. Son premier mariage avec Isabelle de Parme, une Bourbon intelligente et attirante, fut apparemment très heureux. La mort de cette épouse en 1763 représente à la fois la plus grande douleur et le tournant de sa vie. Désormais, celle-ci s'écoulera dans l'accomplissement le plus rigoureux du devoir et un travail sans répit pour l'État. Contrairement à sa mère, femme au coeur sensible qui ne voulait voir autour d'elle que des visages heureux, le fils devint le défenseur du bonheur abstrait de la majorité du peuple, le champion d'un État unitaire, centralisé, presque déifié, auquel tout devait être sacrifié. A l'âge de vingt-quatre ans, par la mort de son père, Joseph devint, trop tôt, empereur et corégent. Un épuisant combat s'engagea entre la mère et le fils, avec pour enjeu l'avenir de l'État, où l'impératrice seule décidait des affaires int&eac...
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« Les premières mesures prises par Joseph II atteignirent la noblesse de cour, toujours favorisée par Marie-Thérèse.

Les pensions de faveur furent annulées, la cour radicalement limitée.

Ce n'était plus la grâce du souverain qui devait décider, mais les droits acquis régulièrement.

Les innovations les plus décisives touchèrent le domaine religieux : la patente de tolérance (octobre 1781) assurait aux adhérents d'autres religions chrétiennes la libre pratique de leur culte et de tous les droits politiques ; l'église catholique restait toutefois l'Église nationale.

Les juifs furent libérés d'une part au moins des humiliations endurées depuis si longtemps. Désormais, les réformes religieuses se précipitèrent : suppression impitoyable de la splendeur baroque des églises ; dissolution des ordres contemplatifs et réquisition de leurs biens au profit d'un fonds de religion qui fut employé à la création de nouvelles paroisses. L'État se chargea de l'instruction des prêtres, l'influence de la Curie fut complètement éliminée.

Même la visite spectaculaire de Pie VI à Vienne (1782) ne put rien changer.

Cette liaison étroite entre l'Église et l'État créée par Joseph II, qui transformait le clergé en un corps de fonctionnaires d'État, fut appelée plus tard joséphisme et son influence continua d'opérer presque jusqu'à nos jours. Le devoir de secourir les pauvres incombait à l'État et les biens des confréries furent réunis en un fonds des pauvres.

La construction de la Policlinique de Vienne, la fondation du “ Josephinum ”, destiné à la formation des médecins militaires, l'organisation d'asiles de vieillards, d'hospices pour les enfants trouvés et les orphelins, la préoccupation incessante de soulager la misère sont bien caractéristiques de l'empereur.

Il collabora lui-même à l'élaboration des projets et exerça une constante surveillance personnelle.

La population au début ne s'y habitua que difficilement ; l'évolution ultérieure donna raison a l'empereur. L'abolition du servage était d'une grande importance, particulièrement en Bohême, en Hongrie et en Galicie.

Mais Joseph II ne put mener à bien le projet de supprimer aussi l'obligation de corvée et d'instituer un impôt foncier physiocratique frappant en même temps les seigneurs et les paysans.

Il rencontra l'opposition de la noblesse et la méfiance des paysans.

La réforme fiscale qui aurait fait de l'Empire des Habsbourg l'État le plus avancé de l'Europe fut ensuite abolie par ses successeurs.

L'importation de marchandises étrangères fut rendue plus difficile par des droits de douane élevés ; la fondation d'usines par contre fut encouragée.

De cette époque, datent en Autriche les premiers décrets au profit des ouvriers.

Le nombre des écoles primaires fut considérablement augmenté et ainsi la scolarité obligatoire rendue possible.

Par contre, quelques universités furent abaissées au niveau des lycées et la recherche scientifique négligée.

La censure des ouvrages imprimés fut relâchée à tel point que, pour la première fois, une sorte de presse libre et une profession de journaliste apparurent alors en Autriche. La centralisation de l'administration fut avancée par tous les moyens, et les fonctionnaires, surveillés par des rapports secrets, furent dotés d'un pouvoir considérable, mais on exigeait d'eux l'entier accomplissement de leur devoir.

Les pays historiques furent groupés en nouvelles provinces et leurs États provinciaux totalement supprimés.

En ce qui concerne la justice, les tribunaux spéciaux pour la noblesse furent abolis, la torture et la peine de mort supprimées, mais la crainte du châtiment continuait d'être quand même le. »

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