Joseph de Villèle par De Bertier De Sauvigny de l'Institut catholique de Paris Sans Villèle, les ultraroyalistes auraient-ils pu saisir et garder aussi longtemps le pouvoir ?

Joseph de Villèle par De Bertier De Sauvigny de l'Institut catholique de Paris Sans Villèle, les ultraroyalistes auraient-ils pu saisir et garder aussi longtemps le pouvoir ? Mais sans lui, d'autre part, le règne de Charles X, si prometteur à ses débuts, aurait-il pris cette tournure qui lui aliéna des secteurs toujours plus larges de l'opinion publique, le conduisant enfin au naufrage ? En tout cas, Villèle, par la durée de son ministère, qui se place au centre de la Restauration, imprima au régime tout entier et les vertus et les déficiences de sa propre personnalité. Issu d'une famille de la petite noblesse du Toulousain, Joseph de Villèle se serait sans doute satisfait d'un bonheur simple et honnête sur son domaine familial de Morville près de Toulouse. Il avait pourtant connu, dans sa jeunesse, d'autres horizons. Engagé, par la volonté de son père, dans le corps des officiers de la Marine royale, juste à la veille de la Révolution, il s'était retrouvé finalement à terre, en 1794, à l'île Bourbon. Là, il avait pu acquérir, à force de travail, un modeste domaine et y avait épousé Mélanie Desbassayns, fille d'un riche colon. Rappelé par son père, il était rentré en France en 1807 pour reprendre en main l'administration du domaine familial. Il abhorre le régime impérial mais il accepte néanmoins la mairie de son village et un siège au conseil général du département. Il s'engage toutefois dans la résistance royaliste en adhérant à la société secrète des Chevaliers de la foi. Il accueille avec joie la Première Restauration et, au retour de " l'Usurpateur ", refuse toute fonction publique. Trois mois plus tard, c'est la Seconde Restaura...