John Fitzgerald Kennedy par Serge Hurtig Secrétaire général de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris Preux chevalier à l'armure étincelante ?
Publié le 05/04/2015
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John Fitzgerald Kennedy par Serge Hurtig Secrétaire général de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, Paris Preux chevalier à l'armure étincelante ? Illusionniste n'ayant réussi que des tours de passe-passe, et laissant à son pays un héritage lourd de problèmes insolubles ? Trente-cinquième président des États Unis - du 20 janvier 1961 au 22 novembre 1963 - et le plus jeune de l'histoire américaine, succédant au plus âgé (le président Eisenhower), John Kennedy n'a pas pu faire ses preuves. Durement discuté de son vivant, la mort l'avait transfiguré, et ses adversaires les plus féroces avaient dû taire leur haine. Trente ans plus tard, les critiques peuvent s'exprimer dans le respect des convenances ; les louanges s'éloignent de l'hagiographie. Mais quel effort il faut faire sur soi-même pour n'être pas fasciné par un des hommes politiques les plus captivants de ce temps ! John Kennedy, devenu Président en 1961, avait beaucoup médité sur l'usage qu'il ferait d'un poste auquel il avait si longtemps aspiré ; il en avait une conception activiste. Les impératifs de la politique étrangère dans une situation de crise internationale permanente, la nécessité d'une intervention publique pour régulariser les fluctuations économiques et pour atténuer les injustices sociales avaient, depuis le début du New Deal, contribué à élargir le domaine d'action de l'exécutif. Le Président ne pouvait, sans faiblir à son devoir historique, refuser de se servir de ses pouvoirs. Aussi les pouvoirs du Président ne pouvaient-ils pas être délégués sans dommage : en dernière analyse, le pouvoir était personnel. Le Président devait donc s'entourer d'hommes qui lui diraient la vérité, et s'informer par lui-même, plutôt que d'être une chambre d'enregistrement de décisions prises par ses collaborateurs. Seul élu dans une circonscription à l'échelle de la nation tout entière, le Président peut être le plus puissant des facteurs de réforme ; encore faut-il qu'il le veuille. Kennedy est décidé ; mais que peut-il faire ? Comment stabiliser la situation internationale, comment rendre à l'Amérique le dynamisme sans lequel elle ne peut songer à régler ses problèmes économiques et sociaux ? La campagne électorale de John Kennedy avait mis l'accent sur le danger que présentait la faiblesse croissante des États-Unis. L'Amérique ne risquait-elle pas de perdre la course aux armements nucléaires ? Le missile gap - dont nous savons qu'il était imaginaire - n'allait-il pas être utilisé par l'URSS à des fins expansionnistes ? Soumises à ultimatum après ultimatum à propos de Berlin-Ouest, les puissances occidentales ne risquaient-elles pas soit de céder, soit de provoquer une guerre avec l'URSS ? Il est difficile à un dirigeant des États-Unis, depuis les années trente, de ne pas se considérer comme investi d'une responsabilité mondiale, donc de ne pas accorder la priorité à la conduite de la politique extérieure. Peut-être John Kennedy aurai...
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