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Jean XXIII par Maurice Zermatten Écrivain, Sion Entre eux, le contraste est si net, l'opposition si tranchée, qu'on les croirait issus du cerveau d'un Balzac soucieux d'évoquer les deux visages les plus représentatifs de l'Église.

Publié le 05/04/2015

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Jean XXIII par Maurice Zermatten Écrivain, Sion Entre eux, le contraste est si net, l'opposition si tranchée, qu'on les croirait issus du cerveau d'un Balzac soucieux d'évoquer les deux visages les plus représentatifs de l'Église. Une foi profonde, un amour agissant les identifient mais quelles différences dans l'exercice de leur souverain ministère ! Leurs silhouettes, déjà, s'opposent. Pie XII semble avoir jailli du pinceau du Greco ; Jean XXIII est peint par Rubens. L'un, grand, mince, osseux, transparent, ascétique, lame de pur acier, regard aigu, mains fines et blanches d'aristocrate romain ; l'autre, tout en forces paysannes, terriennes, trapu, rond, lié au sol par une ascendance millénaire, ascète par volonté mais aimant la vie, l'amitié, le grand air qui rougit la peau, les nourritures solides qui réparent les fatigues du travail. Rigueur de l'un héritée de vieilles disciplines intellectuelles et scientifiques ; bonté spontanée de l'autre qui ne découvre que des frères sur les chemins de la vie et partage avec eux tout ce qu'il possède. Tous les deux, parfaits serviteurs d'une même cause mais l'un analyse, négocie, légifère, cherche les voies les plus hautes, non par orgueil, mais par respect d'un pouvoir qu'il tient de Dieu ; l'autre ouvre les bras, le coeur, et convainc par la douceur, par la pureté de ses sentiments qui sans cesse rappellent les Béatitudes. Le Père sévère, le Père aux inépuisables bienveillances... Pessimisme du diplomate qui a trop appris des hommes pour ne pas se méfier ; optimisme d'un saint qui sait, avec Léon Bloy, qu'après tout, c'est la Providence qui a la charge du monde. Rien n'aurait pu faire dire au curé qui baptisa, fin novembre 1881 à Sotto il Monte, le petit Angelo Giuseppe Roncalli qu'un jour cet enfant serait pape. Les parents du nouveau-né sont d'humbles paysans. Treize enfants : la Providence bénit les récoltes. Le séminaire de Bergame n'est pas loin d'où Angelo part pour Rome, en 1901 ; il y va continuer des études de théologie, de droit canonique, à l'Apollinaire ; puis son évêque le rappelle à Bergame ; il en fait son secrétaire. La légende n'est qu'une légende d'un abbé Roncalli bon petit fonctionnaire sans envergure. L'histoire le passionne ; il l'enseigne ; il publie des études qui attestent déjà qu'il a des vues personnelles sur l'avenir de l'Église. Sa bonté devient tôt proverbiale : elle ne doit pas faire oublier sa fermeté doctrinale. A son seul contact, ses élèves avouent se sentir me...
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