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Jean-Martin Charcot par Jean Lhermitte de l'Académie de médecine, Paris Incontestablement Charcot fut le maître de l'école de la Salpêtrière, et il le demeure pour l'histoire ; mais si la place royale lui revient, ce serait erreur de croire qu'il en fut, comme on l'a écrit, le fondateur.

Publié le 05/04/2015

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Jean-Martin Charcot par Jean Lhermitte de l'Académie de médecine, Paris Incontestablement Charcot fut le maître de l'école de la Salpêtrière, et il le demeure pour l'histoire ; mais si la place royale lui revient, ce serait erreur de croire qu'il en fut, comme on l'a écrit, le fondateur. Dès 1820, le vieil Hospice de la Salpêtrière abritait dans ses vieux murs chargés d'histoire, une pléiade de médecins éminents, chercheurs et découvreurs parmi le terrain presque vierge de la neuropathologie. Pinel vivait encore tandis qu'y professaient les Georget, les Ferrus, les Foville, les Trélat. Mais, si l'on veut comprendre la grandeur, la puissance et l'originalité de l'oeuvre de J.-M. Charcot, il faut nous transporter à l'époque où il entreprit ses premières recherches sur la pathologie de la vieillesse, c'est-à-dire en 1848 où Charcot, jeune interne, promenait son regard curieux, pénétrant et étonné dans les dortoirs où s'entassaient, pêle-mêle, les malades affectés des misères pathologiques les plus diverses. A-t-on oublié que, à cette époque, Delaye et Foville s'efforçaient de montrer que la substance corticale du cerveau est le siège de l'intelligence, que l'on refusait aux lésions du cortex la possibilité de se traduire par des paralysies, que l'on considérait les ganglions de la base comme l'organe de la locomotion, enfin, que personne ne contestait l'insensibilité du cerveau puisque la doctrine commune fixait le centre des sensibilités dans le cervelet, tandis que le vermis de cet organe était considéré comme le centre excitateur des organes de la génération ? Certes, Lallemand soutenait bien que le cortex cérébral recelait dans sa profondeur les centres du mouvement et de la sensibilité, mais c'était là des idées encore fort contestées et révolutionnaires. Fils d'un modeste carrossier de la rue Trévise à Paris, J.-M. Charcot naquit le 29 novembre 1825, aîné de quatre frères. Tout de suite, son goût pour l'étude se révéla tout ensemble ardent et productif. Aussi, son père l'autorisa-t-il à embrasser une carrière à laquelle, certes, lui-même n'eût pas pensé. Cependant J.-M. Charcot ne s'y engagea point sans quelque hésitation, car il avait l'âme d'un artiste et la peinture le séduisait ; ce côté artiste, Charcot le gardera toute sa vie, et cette dilection pour les belles formes, les beaux ensembles, cette curiosité attentive de la morphologie corporelle et de ses déformations dont étaient habités les artistes d'autrefois, nous la retrouvons, ou nous la devinons, à travers l'oeuvre médicale du maître. Voici donc J.-M. Charcot engagé dans la carrière médicale ; dès 1848, il est nommé interne des hôpitaux et la bonne fée qui dirige son destin le conduit à la Salpêtrière, ce pandémonium des misères humaines, ce musée d'anatomie pathologique vivant, comme il se plaisait à dénommer le vieil hospice, où il devait professer jusqu'à sa mort. Mais, tout de suite, Charcot ne se livra pas à la neuropathologie ; frappé par les déformations ...
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