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Jean III Sobieski 1629-1696 Jean III Sobieski est le plus populaire des rois polonais et son règne l'un des plus glorieux de l'ancienne République, lorsque au seuil de son déclin elle affirme, avec un incomparable éclat, sa valeur militaire et son rôle historique.

Publié le 05/04/2015

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Jean III Sobieski 1629-1696 Jean III Sobieski est le plus populaire des rois polonais et son règne l'un des plus glorieux de l'ancienne République, lorsque au seuil de son déclin elle affirme, avec un incomparable éclat, sa valeur militaire et son rôle historique. Lorsqu'en 1674 Sobieski accéda au trône, la Pologne venait, depuis vingt-cinq ans, de traverser une suite d'épreuves sans précédent qui avaient été jusqu'à mettre en jeu son existence : révolte des cosaques d'Ukraine, invasion suédoise (le Déluge), guerres avec la Russie et la Turquie. Le pays était dévasté, les villes détruites, les campagnes abandonnées, l'économie ruinée, la population décimée, le territoire entamé. Ces désastres avaient fait éclater l'impuissance de l'État, la décadence des institutions et la nécessité de réformes profondes. Il fallait supprimer le liberum veto, restaurer le pouvoir royal, modifier le principe de la monarchie élective pour prévenir les désordres aggravés, lors de chaque interrègne, par l'ingérence ouverte des puissances étrangères. Mais ces projets, soutenus par la Cour, se heurtèrent à l'hostilité irréductible de la noblesse, fanatiquement attachée à la " liberté dorée " et qui n'hésita pas à pousser son opposition jusqu'à la guerre civile (1666). Jean-Casimir, vaincu, avait dû renoncer à toute idée de réforme et, peu après, abdiquer (1668). La succession rouvrit le cycle des compétitions, des intrigues et des surenchères, particulièrement âpres entre le parti français et le parti autrichien. Si contre les candidats étrangers, un Polonais -- un " Piast " -- fut élu (Wisniowiecki), ce fut avec l'agrément de l'Autriche qui s'inféoda aussitôt ce souverain médiocre. Les mêmes rivalités ressurgirent à sa mort (1673), et si, de nouveau, un candidat polonais 1'emporta, ce fut cette fois un succès du parti français. A vrai dire, le choix s'était porté sur celui dont l'éclatante victoire remportée sur les...

« Jean III montait sur le trône avec un programme précis : restaurer le pouvoir royal et instituer la monarchie héréditaire, recouvrer les provinces perdues, étendre le territoire de la République, accroître son autorité dans le concert des nations en prenant la tête d'une vaste coalition destinée à délivrer la Pologne du séculaire péril turc et l'Europe chrétienne de la menace musulmane. Sobieski comptait sur l'alliance française pour écarter le grave danger que représentait à ses yeux la puissance grandissante de l'électeur de Brandebourg et lui reprendre la Prusse orientale dont il constituerait un fief héréditaire pour son fils.

Tout un concours de circonstances fit remettre plusieurs fois cette entreprise qui dut finalement être abandonnée, tant en raison de la cautèle de l'électeur et de l'attitude ambiguë de la France que des assauts renouvelés de la Turquie.

Contre celle-ci du moins, Sobieski mena de brillantes campagnes qui, en 1674, 1675 et 1676, chassèrent 1'ennemi du territoire et restituèrent à la Pologne quelques portions de la Podolie et de l'Ukraine. Cependant, l'alliance française s'était avérée décevante.

Le péril le plus pressant venant toujours de la Turquie, il était évident que, dans un combat vital pour elle, la Pologne n'obtiendrait jamais de Louis XIV, allié du sultan, qu'un appui limité, précaire et illusoire. Elle pouvait au contraire gagner celui de l'Autriche, elle- même exposée au même danger, surtout lorsque les insurgés hongrois — soutenus un temps par Sobieski — acceptèrent la protection de la Porte.

De là, un changement qui, entre 1678 et 1683, conduisit peu à peu à la rupture avec la France et au rapprochement avec l'empereur.

Le 1er avril 1683, les deux États signaient une alliance défensive et offensive dirigée contre les infidèles, mais ouverte a tous. Quelques semaines après, à l'appel de l'empereur, Sobieski accourait et, le 1l septembre, libérait Vienne assiégée par l'immense armée du grand vizir.

La victoire de Vienne, aussitôt entrée dans la légende, fut un événement considérable.

Elle délivrait non seulement la Pologne et l'Autriche, mais la Chrétienté tout entière de la menace musulmane.

Elle porta à son apogée en Europe le prestige du grand capitaine qui en avait tracé le plan et réglé l'exécution.

Pour Sobieski, cependant, ce n'était qu'une étape dans la réalisation de cette “ Sainte Ligue ”, annoncée dès 1678 et qui, avec le soutien de la papauté, devait rassembler les États chrétiens en une croisade contre l'infidèle.

Ayant obtenu l'adhésion de Venise, Sobieski conçut un plan grandiose qui, portant les armées coalisées jusqu'à Constantinople, frapperait l'ennemi “ à la tête et au c œ ur ” et écarterait définitivement le péril musulman en chassant la Turquie du continent.

Cependant, faute d'obtenir les concours nécessaires (Louis XIV demeurant obstinément hostile, l'empereur de plus en plus réticent), ce grand dessein, qui devait occuper la fin du règne, avorta dans des entreprises isolées : en les tournant, en partie dans des intentions dynastiques, vers les provinces du Bas-Danube, Sobieski, avec la désastreuse campagne de Moldavie en 1686, y essuya ses premiers revers, à peine rachetés par les actions parfois brillantes des années 1691 à 1695.

Entre-temps, le désastre moldave l'avait contraint à ratifier les clauses d'une “ Paix perpétuelle ” avec la Russie (1686), où, en échange d'une promesse d'aide fraternelle contre la Porte, la Pologne souscrivait à la perte définitive des territoires orientaux, avec Smolensk et Kiev, reconnaissait l'autorité du tsar sur les cosaques et sur les orthodoxes polonais dont il devenait le protecteur.. »

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