Jean Froissart 1333-vers 1401 Lorsqu'on pense aux chroniqueurs de notre Moyen Âge,
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
plus sous les Valois qu'à aucune époque, on ne se lance sur les routes sans avoir à
débourser largement.
Le premier voyage de Froissart en Angleterre date de 1360 environ.
L'écrivain, qui veut se
faire connaître, offre à la reine d'Angleterre, Philippa de Hainaut, femme d'Édouard III,
une histoire rimée des guerres de son temps.
C'est là, en réalité, la première forme de la
future Chronique : une forme versifiée et dont rien n'a été conservé.
Les critiques qui ont
étudié cette forme primitive à travers les rédactions postérieures en prose ont été unanimes
à conclure que, pour ses débuts, le jeune auteur n'avait guère fait que transposer l' œ uvre
d'un prédécesseur, qu'il cite, mais dont on ignorerait à quel point il en a été tributaire, si le
modèle, longtemps inconnu n'avait été découvert : ce modèle, c'est Jean le Bel, riche
chanoine de Liège et mémorialiste pour son plaisir.
Certes, il ne saurait être question de déprécier Froissart.
Il reste digne de son immense
renommée, et, du reste, le bagage de Jean le Bel qu'il a pu utiliser est mince, attendu que
l'œ uvre, représentée jusqu'ici par un seul manuscrit, tient en deux volumes seulement,
alors que les douze volumes parus de l'édition critique de Froissart, en cours par les soins
de la Société de l'Histoire de France, ne touchent pas encore à la fin.
Nous noterons,
toutefois, dès maintenant, sans plus attendre, que, parmi les pages les plus réputées de
Froissart, il en est qui reproduisent presque littéralement le texte du chanoine liégeois,
d'autres qui n'en apportent que des remaniements plus ou moins heureux.
À la cour de Londres, Froissart recueillit beaucoup d'éléments d'information que Jean le
Bel avait ignorés : il enrichit ainsi de beaucoup le récit ; on le constate dans la première
rédaction en prose de son Livre I , qui fourmille de détails nouveaux Au surplus, le décor
brillant où vivait la reine Philippa avait de quoi plaire à un jeune homme que les
splendeurs mondaines attiraient d'instinct.
Et dans les réunions qui se donnaient dans ce
milieu, où l'optimisme des récentes victoires entretenait, au lendemain de la bataille de
Poitiers et du traité de Brétigny, une exaltante joie de vivre, la curiosité de ce véritable
journaliste de vocation, qui ne perdait jamais de vue le souci de se documenter, trouvait
d'amples occasions de se satisfaire.
C'est dans l'entourage de la reine, dont il était le
compatriote, que Froissart fit personnellement la connaissance des principaux acteurs
anglais de la grande guerre et qu'il recueillit de leur bouche quantité de confidences :
matériaux singulièrement précieux pour l' œ uvre grandiose d'une véritable histoire
contemporaine dont le plan commençait à se dessiner.
D'Angleterre, voici que notre chroniqueur passe en Écosse.
Il y séjourne auprès du roi de
ce pays, David Bruce.
Des lettres de recommandation lui ont ménagé un bon accueil de la
part de ce souverain.
Mais ne faut-il pas changer de gîte fréquemment si l'on veut
collectionner beaucoup de nouvelles ? C'est pourquoi, en 1366, nous voyons notre auteur à
Bruxelles.
Le voici l'année suivante, en 1367, à Bordeaux, alors capitale de la Guyenne
anglaise ; il en part pour un voyage en Italie en 1368 ; mais, en 1369, nous le retrouvons à
Bruxelles.
Il y conquiert les faveurs d'un grand féodal, Wenceslas de Luxembourg,
petit-fils du roi aveugle de Bohême, Jean, ce preux mort au champ d'honneur pour la
France, puisqu'il s'était fait tuer dans les rangs français en 1346 dans la tragique défaite de
Crécy.
Les sympathies françaises de ce Luxembourg, épris, comme tous ceux de sa famille,
de culture française, amende, non sans de très opportunes corrections, les versions des.
»
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