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Jean de Witt 1625-1672 Des quatre-vingts années de lutte pour la libération des Pays-Bas, de 1568 à 1648, naquit une confédération de petites républiques autonomes.

Publié le 05/04/2015

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Jean de Witt 1625-1672 Des quatre-vingts années de lutte pour la libération des Pays-Bas, de 1568 à 1648, naquit une confédération de petites républiques autonomes. Dans la majeure partie de celles-ci se maintint provisoirement un dernier restant de l'ancienne organisation seigneuriale : le stathoudérat, qu'à la longue la maison d'Orange monopolisa à titre héréditaire. Guillaume Ier, mort en 1584, organisa le soulèvement, et ses fils, Maurice, mort en 1625, et Frédéric Henri, mort en 1647, se montrèrent irremplaçables comme commandants de l'armée et de la flotte. En conséquence, la Confédération conserva quelque peu jusqu'en 1648 le caractère d'un " pronunciamiento ". Ensuite, débuta, selon l'expression de Jean de Witt, le règne de " la véritable liberté ". De 1650 à 1672, la plupart des provinces n'eurent pas de stathouder. Pendant presque tout ce temps, la Confédération des Pays-Bas fut dirigée par Jean de Witt, fils de commerçants, né à Dordrecht le 24 septembre 1625. Après avoir étudié le droit à Leyde, il passa son doctorat à Angers en 1645. Il devint pensionnaire de Dordrecht en 1650, puis grand pensionnaire de Hollande en 1653. Bien que n'étant en principe rien de plus qu'un fonctionnaire d'une province, il exerça, en fait, les fonctions de président de la Confédération, du moins aux yeux des deux puissances avec lesquelles les rapports étaient des sources de soucis continuels: la France et l'Angleterre. Les rapports avec la France étaient particulièrement difficiles car après le Traité des Pyrénées, en 1659, une ferme amitié diplomatique se développait entre l'Espagne et les Provinces-Unies ; elle avait pour but le maintien de la souveraineté espagnole sur les Pays-Bas du Sud. Pour ce maintien, l'Espagne dépendait à peu près totalement de l'appui de la Confédération qui désirait conserver un tampon grâce auquel les coups de la France pourraient être bloqués. L'Angleterre et les ...

« le côté maternel.

Jean de Witt n'apprit ce plan que fort tard et quand l'attaque par surprise eut lieu en mai 1672, elle eut sur terre un succès presque complet, car les faibles forces terrestres, placées sous le commandement du prince Guillaume, qui n'y était nullement préparé, n'offrirent pratiquement pas de résistance ; par contre, l'invasion par mer ne dépassa pas le stade de l'illusion, car l'amiral De Ruyter, qui partageait les opinions politiques de De Witt et jouissait de sa confiance, porta en 1672-1673 de tels coups aux flottes unies d'Angleterre et de France que l'idée d'un débarquement dut être abandonnée.

Cela fournit rétrospectivement la preuve que les principes défensifs de De Witt, basés sur une puissante marine, étaient bien fondés. Entre temps, il fut mis fin à la carrière de De Witt, ainsi qu'à sa vie.

Cela avait fait aussi partie du plan de campagne.

Pour l'exécution de ce programme, on s'en remit à une “ cinquième colonne ” de La Haye où des parents bâtards des Orange, souvent mariés à des Anglaises, donnaient le ton.

Parmi eux, Frédéric de Nassau-Zuylensteyn, fils naturel de Frédéric-Henri, marié à une dame de la cour des Stuart, venait en tête.

Il détestait profondément De Witt et ne cessa de travailler à sa perte depuis que le grand pensionnaire était parvenu à placer, comme enfant de l'État, le jeune prince d'Orange sous une certaine curatelle et en avait profité pour éloigner de la cour Van Zuylesteyn et d'autres agents des Stuart. Le 21 juillet 1672, au soir, une tentative de meurtre fut perpétrée contre le grand pensionnaire ; on la jugea grave, mais pas alarmante.

Son auteur principal fut arrêté, mais ses trois complices purent s'échapper et le prince d'Orange les enrôla immédiatement dans son armée, ce qui les soustrayait aux juridictions ordinaires.

Tandis que Jean de Witt devait garder la chambre, les États de Hollande se virent contraints par un mouvement populaire orangiste à élever le prince au stathoudérat.

De Witt y trouva un motif pour offrir sa démission.

Celle-ci fut d'abord acceptée “ avec honneur ”, mais le prince exigea que cette formule soit biffée de la résolution. Dans le même temps, une action était engagée contre son frère Cornelis, accusé de complot contre la vie du prince.

Bien qu'aucune preuve n'ait été fournie et que la torture n'ait pu arracher aucun aveu à l'accusé, celui-ci n'en fut pas moins condamné au bannissement à vie. Le jour où fut prononcée cette sentence, 20 août 1672, lui et son frère Jean, qui était venu le chercher à la prison, furent traînés dehors et massacrés par des éléments de la populace, excités par certains notables orangistes, dont l'amiral Cornelis Tromp et deux ou trois pasteurs réformés, sous les yeux de la milice municipale qui se garda d'intervenir.

Le prince lui-même fut, à bon droit, soupçonné de complicité.

Il avait conféré dans les jours qui précédèrent avec Van Nassau-Zuylesteyn et ses acolytes, puis, le 19 août, il avait repoussé la demande des États tendant à renforcer la garnison en raison de troubles prévisibles.

Il quitta même La Haye le 20 au matin.

Vers midi, un courrier lui apporta un message des États lui demandant de revenir de toute urgence à cause de troubles imminents Il ne réagit aucunement, regagna seulement le lendemain La Haye et, en dépit de toutes les insistances, refusa de collaborer à la poursuite des coupables.

Plus tard, il récompensa les meneurs, par l'intermédiaire de Van Zuylensteyn, au moyen de gratifications ou même de pensions.. »

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