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Jacques Cartier par Ch.

Publié le 05/04/2015

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Jacques Cartier par Ch.-André Julien Professeur à l'École d'administration, Paris L'expédition du Florentin Verrazano, organisée en 1524, par des banquiers toscans, sous le contrôle de François Ier, s'était heurtée à une muraille infranchissable entre la Caroline du Sud et le cap Breton. On ignorait s'il s'agissait d'un continent autonome, au travers duquel il faudrait chercher un passage vers l'ouest, ou d'une avancée des terres asiatiques qu'on devrait contourner, mais l'espoir d'atteindre directement le Cathay ou Cipangu demeurait aussi vivace qu'au temps de Colomb. En France, les pêcheurs bretons et normands fréquentaient assidûment le banc de Terre-Neuve mais n'avaient pas dépassé le détroit de Belle-Isle. On pouvait se demander si la voie des terres neuves n'en était pas proche, par où on accéderait aux villes de Marco Polo. En 1534, le roi chargea un capitaine, à qui le trajet était familier et qui avait été, peut-être, un des compagnons de Verrazano, de " découvrir certaines îles et pays où l'on dit qu'il se doit trouver quantité d'or et d'autres riches choses ". Aucun mérite spécial ne désignait Jacques Cartier, alors âgé de quarante-trois ans, dont le choix se heurta à l'hostilité persistante de ses confrères malouins, mais il était parent du procureur fiscal de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, protégé de l'abbé Le Veneur, évêque de Lisieux, qui avait soutenu auprès du pape les ambitions coloniales de François Ier. Ce fut Le Veneur qui persuada le roi de la nécessité de l'expédition, au cours d'un pèlerinage au Mont Saint-Michel, et fournit une partie des fonds. Pour la première fois, la Couronne témoigna de l'intérêt qu'elle portait à l'entreprise en précisant ses buts et en la finançant. Il fallut l'intervention royale pour que Cartier pût se procurer deux bateaux et lever des équipages. Il quitta Saint-Malo le 20 avril 1534 et parvint en vingt jours à Terre-Neuve, au cap Bonavista. Après avoir gagné le cap Degrat (cap Bauld), au nord-ouest de l'île et touché au Labrador désolé, qu'il prit pour la terre que Dieu affecta à Caïn, il navigua vers le sud, le long du littoral occidental de Terre-Neuve, puis, piquant au sud-ouest, atteignit l'extrémité septentrionale de l'île du Prince-Édouard. En suivant vers le nord la côte du Nouveau-Brunswick, il crut découvrir le passage vers l'ouest mais il s'agissait d'un golfe sans issue que l'on baptisa baie des Chaleurs, dont les parages abondaient en ressources. De là, il parvint à la baie de Gaspé et dressa le 24 juillet, sur la falaise qui en domine l'entrée, une croix de trente pieds portant le nom du roi de France et prit ainsi possession du Canada. Avant de mettre à la voile pour le retour, il embarqua deux Hurons-Iroquois, qui devaient servir de preuves vivantes de sa découverte. Il jeta l'ancre à Saint-Malo, le 5 septembre, après un voyage de cent trente-sept jours. En réalité, il n'avait atteint aucun des deux buts qu'il s'était proposés puisqu'il n'avait découvert ni mines d'or, ni passage vers le Cathay, mais il avait effectué le périple entier du golfe du Saint-Laurent et révélé l'existence de la Nouvelle-France. Le rôle que tinrent les deux Indiens ramenés en France fut considérable. Dès qu'ils surent s'exprimer e...
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