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Ivan III Le Grand 1440-1506 Un règne de quarante-trois ans, la fin

Publié le 05/04/2015

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Ivan III Le Grand 1440-1506 Un règne de quarante-trois ans, la fin du joug mongol, l'unification presque complète de la Russie du Nord-Est, son accession au rang des puissances européennes, la naissance de l'idée théocratique, une ébauche d'organisation étatique, la première codification du droit moscovite, la greffe de l'art russe sur l'arbre de la Renaissance, une crise religieuse grave font du règne d'Ivan III l'un des plus importants de l'histoire russe. Quand, en 1462, à l'âge de vingt-deux ans, Ivan succéda à son père, Basile II, personne ne contesta ses droits au titre de grand-prince : par testament paternel il avait hérité un domaine dont les dimensions lui donnaient les moyens d'asseoir son autorité sur les princes apanagés, ses frères. Les grandes principautés de Tver et de Riazan, la principauté de Vereïa étaient des alliées ou des protégées de Moscou. Seules les républiques de Pskov et de Novgorod manifestaient encore une certaine indépendance. La première, tout en essayant d'obtenir du grand-prince un lieutenant de son choix, fut obligée, dès 1463, de recourir à l'aide d'Ivan contre ses voisins allemands. Celui-ci en profita pour marquer de plus en plus sa suzeraineté sur la cité. Il la ménagea cependant afin de bénéficier de sa neutralité, voire de son aide, contre sa voisine, Novgorod, déjà humiliée par Basile II en 1456. L'attention du prince était d'ailleurs attirée par la frontière orientale de son État : profitant des dissensions qui déchiraient le khanat de Kazan, les Russes y pratiquaient volontiers le pillage ; des campagnes mal organisées et très meurtrières eurent lieu entre 1467 et 1470 et n'aboutirent qu'à un maigre résultat : soumission aléatoire du khan Ibrahim et libération des prisonniers russes. Une relative accalmie permit à Ivan de se tourner résolument contre Novgorod. La ville était alors divisée en deux partis : le moscovite et le polonais. Ce dernier l'emporta en 1470 : des marchands de Moscou furent molestés, un prince russe lituanien fut nommé à Novgorod par Casimir IV, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, des pourparlers eurent lieu avec le métropolite de Kiev, Grégoire, ancien uniate, pour le sacre du nouvel évêque de Novgorod. Ces maladresses permirent à Ivan III de se présenter en défenseur de la cause russe et orthodoxe. Après la campagne dévastatrice de 1471, marquée par la défaite novgorodienne sur la Chelogne (14 juillet) -- à l'ouest du lac Ilmen -- le grand-prince, qui n'avait pas participé lui-même aux combats, put imposer à la cité déchirée par les discordes le traité de Korostyni : Novgorod payait un fort tribut, restituait les terres moscovites arbitrairement annexées et rompait avec la Pologne. Ce n'était qu'une trêve. En 1471-1476, Ivan se rendit à Novgorod, en suzerain, pour y rendre justice, mais, en 1477, contrairement à la coutume, les Novgorodiens durent venir plaider leur cause à Moscou. Le grand-prince saisit alors un prétexte -- l'emploi imprudent, par un ambassadeur de Novgorod, du mot souverain à l'adresse d'Ivan -- pour aller imposer, par la force, sa souveraineté à la république (octobre 1477) : pillages, arrestations des chefs du parti lituanien, installation de fonctionnaires moscovites marquèrent l'annexion de Novgorod (début de 1478). La cloche du " vetche " -- l'assemblée du peuple -- fut symboliquement transportée à Moscou. Cette annexion, qui faisait plus que doubler la superficie des terres moscovites, ne se fit pas sans difficultés : en 1479, Ivan III dut reprendre, par la force, Novgorod révoltée, arrêter l'archevêque Théophile et de nombreux nobles, en exiler d'autres en Russie centrale, en distribuant leurs terres à des Moscovites (janvier 1480). Les rebelles de Novgorod avaient bénéficié de la complicité de deux des frères d'Ivan, André d'Ouglitch et Boris de Volok, qui s'...

« reprendre, par la force, Novgorod révoltée, arrêter l'archevêque Théophile et de nombreux nobles, en exiler d'autres en Russie centrale, en distribuant leurs terres à des Moscovites (janvier 1480).

Les rebelles de Novgorod avaient bénéficié de la complicité de deux des frères d'Ivan, André d'Ouglitch et Boris de Volok, qui s'étaient estimés lésés quand le grand-prince s'était approprié les terres de leur aîné, Georges de Dmitrov, mort en 1472.

La victoire d'Ivan sur Novgorod les rejeta dans les bras de Casimir, mais ce dernier n'intervint pas en Russie et laissa agir son allié Ahmat, khan de la Horde d'Or. Celui-ci, pour obliger Moscou à payer le tribut qu'elle avait perdu l'habitude de verser, s'avança du Don vers l'Oka supérieure avec l'intention de rejoindre son allié polono-lituanien.

Le grand-prince envoya à la rencontre des Mongols son fils aîné, Ivan le Jeune, qui prit position sur l'Ougra, près de Kalouga.

Les adversaires s'observèrent pendant quelques semaines de l'automne 1480.

Ivan III était partagé entre l'avis de certains conseillers pusillanimes, partisans d'une capitulation devant Ahmat, et un puissant courant patriotique, soutenu par la population de Moscou ; à la tête de ce courant étaient le métropolite Géronce, l'archevêque de Rostov Vassien Rylo — forte personnalité qui osa traiter le prince hésitant de “ poltron ” —, l'abbé de la Trinité-Saint Serge et le prince héritier commandant les troupes.

Finalement celui-ci, malgré ses protestations, reçut l'ordre de se replier (29 octobre).

Mais les Mongols, redoutant une ruse des Moscovites, n'osèrent pas franchir l'Ougra et rebroussèrent chemin.

La reculade mongole était due à un hiver trop précoce et à l'absence d'aide de la part de Casimir IV que retenaient une révolte de la population russe de Lituanie et une attaque du khan de Crimée, allié d'Ivan III.

Par cet épisode peu brillant, prit fin, pour la Russie, le joug mongol. Cette “ victoire ” permit à Ivan de se consacrer, de nouveau, au renforcement de son autorité à l'intérieur de la Russie.

En 1484, il réprima de nouvelles velléités d'indépendance à Novgorod par des arrestations et des exils collectifs.

Plus de huit mille familles nobles furent, au total, transplantées en Moscovie.

En décembre, il imposa à la ville comme archevêque une énergique personnalité moscovite, Gennade Gonozov.

Parallèlement, le grand-prince, tout en respectant le principe de l'indépendance de Pskov et en défendant la ville contre les Allemands (1480-1482), se montrait de plus en plus dur vis-à-vis de la dernière ville libre russe. En même temps, Ivan III cherchait à débaucher les hommes de son ex-beau-frère et allié, le grand-prince de Tver, Michel, dont l'État, depuis l'annexion de Novgorod, formait une enclave dans le territoire moscovite.

Michel ayant, pour se défendre, recouru à l'alliance polono-lituanienne (1483), donna des armes à son ennemi : Ivan humilia le prince de Tver (1484), puis, comme ce dernier reprit ses tractations avec Casimir, en 1485, il annexa définitivement cet État, naguère rival de Moscou.

La même année, un autre prétexte lui permit de mettre la main sur la principauté de Vereïa.

Il fit également payer à ses frères les concessions qu'il avait dû leur faire en 1480, au moment de l'attaque mongole : dès 1481, il hérita seul d'André de Vologda, puis, en 1491, confisqua la principauté d'André d'Ouglitch. Après la mort d'Ibrahim (1486), Ivan intervint militairement à Kazan pour y installer l'un des fils de son adversaire défunt, Mahmet Amin (juillet 1487) qui devint un client de Moscou.

Cela permit au grand-prince d'asseoir son autorité dans la région de la Viatka sur. »

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