Isidore de Séville vers 570-636 Que sa famille ait choisi l'exode ou
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
souche romaine, à renforcer et asseoir idéologiquement le régime politique implicitement
fondé par le IIIe Concile de Tolède : une monarchie germanique devenue catholique, et
comme telle appuyée aussi par le consensus des évêques espagnols, mais aussi appliquée
depuis Léovigild l'Arien à imiter, dans ses insignes royaux comme dans ses effigies
monétaires, le modèle impérial byzantin.
Ainsi achèvera-t-il dans le royaume unifié
l'œ uvre politique et religieuse tout ensemble, dont son frère aîné Léandre avait réussi,
après tant de difficultés, à poser les fondements.
À la mort de son frère, en 600, Isidore recueille, sur le siège épiscopal de Séville, la mission
de poursuivre l' œ uvre de Léandre, mais aussi les moyens appropriés à cette fin.
À la mort
de Reccared, succèdent le règne éphémère de son fils Liuva II et les sept années de réaction
arienne sous le règne de l'usurpateur Viteric : l'épiscopat d'Isidore commence par une
expérience politique décevante et amère.
On ne s'étonnera donc point que sa petite somme
théologique des Sentences se préoccupe de définir avec précision les devoirs de la royauté,
conçue comme une fonction (officium )au service de la communauté humaine sur laquelle
elle s'exerce.
L'angle sous lequel ce traité, souvent inspiré directement par les œ uvres de
saint Augustin et de Grégoire le Grand, pose les problèmes de l'existence chrétienne dans
les divers états de vie, est le plus souvent celui d'une éthique étroitement pragmatique.
La
conception isidorienne de la royauté n'y échappe point, dans les cinq chapitres consacrés
successivement aux sujets, aux détenteurs du pouvoir, à la “ justice ” et à la “ patience ”
des princes, à la soumission qu'ils doivent nécessairement à leurs propres lois.
Chargés de
maintenir par la rigueur de ces lois la moralité pratique de leurs sujets, les princes ne
doivent pas se faire sur leur puissance d'orgueilleuses et vaines illusions.
Seule leur
rectitude personnelle fonde leur royauté : “ reges a recte agendo ” .L'étymologie
grammaticale dans laquelle Isidore, en bon héritier de l'Antiquité, voit un accès direct à la
nature des choses, fonde ici tout un idéal du pouvoir suprême.
Stoïcisme antique et
tradition biblique ne s'y fondent pas dans la simple équivoque d'un vocabulaire à double
entrée.
La “ justice ” du prince est encore vertu cardinale, mais elle est aussi la sainteté
accomplie dans le miroir des princes que David continue de tendre à ses successeurs.
Sa
“ patience ” est encore clémence souveraine à la mode de Sénèque, mais surtout exemple
édifiant de perfection morale chrétienne.
Et le dernier chapitre tente de définir
prudemment les devoirs du prince envers l'Église : “ Les princes séculiers exercent parfois
à l'intérieur de l'Église le faîte de la puissance dont ils ont été investis, afin de détendre par
cette puissance la discipline de l'Église.
” Suit une théorie précise de l'exercice du bras
séculier contre les adversaires de “ la foi et la discipline de l'Église ”.
Les ariens auront
moins à en souffrir que les juifs.
Les racines antiques de certaines de ces idées se trouvent
sommairement reprises dans le chapitre des Étymologies d'Isidore “ sur les royaumes et le
vocabulaire militaire ” ; mais l'accent y est précisément mis sur la préséance de la piété du
prince par rapport à sa justice.
L'influence de cette idéologie ne s'est pas exercée par la seule diffusion littéraire de ces
œ uvres.
Car Isidore a bien exercé un rôle de conseiller direct et actif près du successeur de
Witerie, assassiné en 610, et de Gondemar, décédé en 612 : le roi lettré Sisebut, guerrier,
poète et hagiographe, législateur et persécuteur des Juifs.
Sur ce dernier point, il est
curieux de constater, malgré les idées émises dans les Sentences, combien le jugement
d'Isidore en son Histoire des Goths demeurera gêné : “ En incitant les Juifs à la foi
chrétienne, il manifesta au début de son règne un zèle mal éclairé.
Mais, comme dit.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- CHONIQUE d’Isidore de Séville [Chronicon]. (résumé & analyse)
- LETTRES d’Isidore de Séville.
- Isidore de Séville, saint - religieux.
- Isidore de Séville.
- Isidore de Séville