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Iphigénie Acte V, scène 6 ULYSSE Non, votre fille vit, et les Dieux sont contents.

Publié le 05/04/2015

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Iphigénie Acte V, scène 6 ULYSSE Non, votre fille vit, et les Dieux sont contents. Rassurez-vous. Le Ciel a voulu vous la rendre. CLYTEMNESTRE Elle vit ! Et c'est vous qui venez me l'apprendre ! ULYSSE Oui, c'est moi, qui longtemps contre elle et contre vous Ai cru devoir, Madame, affermir votre époux ; Moi qui, jaloux tantôt de l'honneur de nos armes, Par d'austères conseils ai fait couler vos larmes, Et qui viens, puisque enfin le Ciel est apaisé, Réparer tout l'ennui que je vous ai causé. CLYTEMNESTRE Ma fille ! Ah ! Prince ! O Ciel ! je demeure éperdue. Quel miracle, Seigneur, quel Dieu me l'a rendue ? ULYSSE Vous m'en voyez moi-même en cet heureux moment Saisi d'horreur, de joie et de ravissement. Jamais jour n'a paru si mortel à la Gr&eg...

« Sur ce bord immolée y doit laisser sa vie. Thésée avec Hélène uni secrètement Fit succéder l'hymen à son enlèvement. Une fille en sortit, que sa mère a celée. Du nom d'Iphigénie elle fut appelée. Je vis moi-même alors ce fruit de leurs amours. D'un sinistre avenir je menaçais ses jours. Sous un nom emprunté, sa noire destinée Et ses propres fureurs ici l'ont amenée. Elle me voit, m'entend, elle est devant vos yeux : Et c'est elle, en un mot, que demandent les Dieux. Ainsi parle Calchas.

Tout le camp immobile L'écoute avec frayeur, et regarde Ériphile. Elle était à l'autel, et peut-être en son c œur Du fatal sacrifice accusait la lenteur. Elle-même tantôt, d'une course subite, Était venue aux Grecs annoncer votre fuite. On admire en secret sa naissance et son sort. Mais puisque Troie enfin est le prix de sa mort, L'armée à haute voix se déclare contre elle. Et prononce à Calchas sa sentence mortelle. Déjà, pour la saisir, Calchas lève le bras : Arrête, a-t-elle dit, et ne m'approche pas. Le sang de ces héros dont tu me fais descendre Sans tes profanes mains saura bien se répandre. Furieuse, elle vole, et sur l'autel prochain, Prend le sacré couteau, le plonge dans son sein. A peine son sang coule et fait rougir la terre, Les Dieux font sur l'autel entendre le tonnerre ; Les vents agitent l'air d'heureux frémissements, Et la mer leur répond par ses mugissements ; La rive au loin gémit, blanchissante d'écume ; La flamme du bûcher d'elle-même s'allume ; Le ciel brille d'éclairs, s'entrouvre, et parmi nous Jette une sainte horreur qui nous rassure tous. Le soldat étonné dit que dans une nue Jusque sur le bûcher Diane est descendue, Et croit que, s'élevant au travers de ses feux, Elle portait au Ciel notre encens et nos v œux. Tout s'empresse, tout part.

La seule Iphigénie Dans ce commun bonheur pleure son ennemie. Des mains d'Agamemnon venez la recevoir ; Venez.

Achille et lui, brûlants de vous revoir, Madame, et désormais tous deux d'intelligence,. »

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