il faut cultiver notre jardin - Candide de Voltaire
Publié le 19/02/2023
Extrait du document
«
Il faut cultiver notre jardin
Cette formule est extraite du roman Candide de Voltaire, dans lequel
Voltaire démontre que certains philosophes optimistes ont tort de
prétendre que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
« Cultiver » vient du latin « cultus » qui signifiait, jadis, « cultiver la
terre » mais plus tard, « cultus » prendra le sens de « former en éduquant
et en instruisant ».
Par ailleurs, « notre jardin » signifierait la Terre, le
monde.
Mais « notre jardin » peut aussi renvoyer à son propre jardin, au
monde de chacun.
Ici, Voltaire, dans Candide, fait l’opposition entre
« notre jardin » et le jardin d’Eden qui, quant à lui, est parfait et est le
« meilleur des mondes ».
Pourtant, Voltaire croit au bonheur, d’où le
principe de toujours « cultiver notre jardin », bien que son roman ne
reflète pas « le meilleur des mondes possibles », comme le dit Leibniz.
« Il
faut » renvoie à une obligation morale puisque cela relève de la morale de
chacun d’entre nous de mener à bien notre société.
« Cultiver notre
jardin » relève d’un travail intérieur puisqu’il fait référence au
« jardin spirituel » qui invite à la réflexion et à la pensée.
De plus,
« cultiver notre jardin » reverrait donc à ce que chacun fasse part de ses
talents pour faire progresser la société.
Ici, il est donc question d’un
intérêt collectif et pas seulement individuel.
Mais dans quel but devonsnous cultiver notre jardin ou, autrement dit, améliorer notre monde ?
Devons-nous cultiver notre jardin, comme Voltaire, pour atteindre le
bonheur et un monde meilleur ou, comme Pangloss dans Candide,
sommes-nous déjà dans le meilleur des mondes possibles ? Mais si c’est
déjà le cas, pourquoi y a-t-il tant de misère et de guerres dans le monde ?
Tout d’abord, nous devons cultiver notre jardin pour échapper au
malheur du monde c’est-à-dire ne conserver que les éléments heureux et
bon et ainsi améliorer le monde.
Les révolutions, par exemple, ont pour
but d’améliorer le monde et ainsi de « cultiver notre jardin ».
Les
révolutions sont, en effet, un bouleversement brusque et violent d’un
régime politique, une rupture entre le monde passé et le monde actuel.
Si
des révolutions ont lieu, c’est parce que le monde va mal et qu’il est
perfectible.
Or, comment améliorer le monde si la démocratie est
désormais en place.
Que voulons-nous améliorer de plus si la démocratie,
le point final de l’évolution idéologique de l’humanité et la forme finale de
gouvernement humain, est déjà en place ? Pour certains, l’ère
révolutionnaire, au vu de faire évoluer la société et de rendre meilleur le
monde, est terminée.
« Maintenant l’ère des révolutions est close », dit
Jacques Ellul.
Mais pourtant, le besoin de perfectionner le monde persiste
encore.
En effet, des révolutions contemporaines en témoignent,
notamment écologiques, culturelles ou encore sexuelles avec la deep
ecology par exemple ou l’émancipation des femmes et le droit à
l’avortement par exemple.
Par conséquent, si nous ne pouvons pas
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éliminer le mal dans son entièreté dans le monde et si le monde n’est pas
parfait mais seulement perfectible, nous devrions peut-être adopter une
sagesse stoïcienne, dans la mesure où rien n’est mauvais ni bon dans le
monde et qu’il faut ainsi s’accommoder du mal, y compris la mort.
De
même, d’après Leibniz, le mal n’est qu’une question de point de vue et
nous devons faire avec.
« C’est nous qui affectons les choses avec un
coefficient d’adversité », dit Sartre.
Ainsi, les stoïciens sont heureux car,
selon eux, le mal n’existe pas.
Ils sont heureux car ils apprécient les
choses que leur offre la vie.
En ce sens, à quoi bon cultiver notre jardin
pour améliorer le monde puisque le monde est tel qu’il est, c’est-à-dire ni
bon ni mauvais ? Pour Nietzsche, il ne s’agit pas d’éviter le malheur, par le
détachement ou la sagesse.
Au contraire, il nous faut embrasser
complètement ce malheur car il est un élément de la vie.
Être heureux,
c’est aimer le monde avec le malheur qu’il contient et le traverser
pleinement.
A contrario, dans son Poème sur le tremblement de terre de
Lisbonne, Voltaire explique que le mal existe bel et bien sur Terre et que
nous devons le subir, ce qui remet en cause la théorie de certains
philosophes optimistes tels que Leibniz pour lequel on vit dans le
« meilleur des mondes possibles ».
Pour Voltaire, on ne peut donc plus
nier le mal mais subir les sorts de notre planète.
Par ailleurs, touchant
Rousseau, c’est à cause de l’Homme que le mal existe sur terre et
particulièrement que des catastrophes naturelles ont lieu, du fait de
l’activité humaine.
En ce sens, les hommes peuvent remédier au mal en
limitant leur activité par exemple et ainsi éviter de telles catastrophes
naturelles.
Par ailleurs, les Lumières sont à la quête du bonheur.
En effet,
leur intérêt est motivé par le désir de faire progresser la société vers le
bonheur.
Par exemple, Montesquieu dans les Lettres Persanes ou encore
Voltaire pour lequel le bonheur est....
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