Heraclius vers 575-641 Le règne d'Héraclius ouvre d'habitude la seconde partie des manuels d'histoire byzantine.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
619, après le traité qui le libère un temps des Avars, au prix d'un lourd tribut en or, payé
avec les trésors de l'Église, et lui permet de consacrer aux Perses toutes ses forces.
Il
pénètre en Arménie en 622, et dès lors, il refoule les Perses par une série de victoires
bientôt remportées en territoire ennemi.
La situation balkanique va également bouger.
La
longue absence de l'empereur a paru en effet propice à une attaque concertée contre la
capitale.
En juin 626, les Perses et les Avars, avec leurs bandes slaves et bulgares, se
retrouvent pour l'assiéger.
Constantinople résiste sous la conduite du patriarche Serge.
Cette défaite commence le déclin des Avars.
Mais les rapports de force ethniques ne
changent pas pour autant, Sclavènes et Bulgares continueront à s'installer en deçà du
Danube.
En Perse, la victoire décisive est de décembre 627.
Chosroès II est assassiné au
printemps suivant, son fils traite aussitôt, et restitue les territoires enlevés à Byzance, de la
Mésopotamie à l'Égypte.
Désorganisée par la défaite, livrée aux féodaux, la Perse survivra
jusqu'au coup de grâce arabe.
Héraclius n'a pas fait là non plus œ uvre définitive.
À partir
de 634, il assiste aux débuts foudroyants de l'expansion arabe, aux dépens du vieil
adversaire perse comme des provinces naguère recouvrées par lui.
Le coup d'essai des
Perses se répète sur les mêmes itinéraires, avec les mêmes concours.
Quand Héraclius
meurt, la Syrie et la Palestine sont aux mains de l'Islam, l'Égypte et l'Arménie sur le point
d'y tomber.
Ainsi les victoires d'Héraclius n'ont-elles pas eu de lendemain durable.
D'anciens
agresseurs, les Perses et les Avars, ont sombré dans l'entreprise, mais d'autres plus
vigoureux, les Arabes et les Bulgares, prennent leur place.
Ce rude effort explique pourtant
ce que l'on aperçoit de sa politique.
Sur le plan religieux, il se préoccupe encore de ramener
l'union dans un Empire où les clivages doctrinaux coïncident avec de dangereuses
résistances nationales.
Le patriarche Serge élabore dès 616 une formule de conciliation qui
rallie peu à peu les chrétiens monophysites de Syrie, d'Égypte, d'Arménie, et dont le pape
lui-même admet la nécessité.
Mais l'intransigeance chalcédonienne du nouveau patriarche
de Jérusalem, élu en 634, ravive les oppositions.
Un autre édit impérial, en 638, provoque
la condamnation de Rome sans pour autant satisfaire les Orientaux.
À cette date, du reste,
il est trop tard.
De façon plus neuve, et médiévale en effet, le souverain et son peuple
unissent dans une conscience presque nationale déjà l'hellénisme et la foi chrétienne :
l'activité politique du patriarche de la capitale, le rôle attribué à l'image miraculeuse de la
Vierge dans la défense de celle-ci, les mesures contre les juifs, dont la présence à Jérusalem
est interdite, et la conversion décrétée, en sont autant de signes.
Ailleurs, l'effort de guerre
a obligé Héraclius à des innovations qui sont parfois des abandons.
En 613, il met en
circulation une monnaie d'argent lourde et réduit de moitié les traitements des
fonctionnaires.
En 629, il supprime les distributions de pain, privilège séculaire des
habitants de la capitale.
En revanche, la plupart des historiens ne pensent plus qu'il soit
possible de lui attribuer deux institutions essentielles pour la suite de l'histoire byzantine,
la division de l'Empire en “ thèmes ” ,grandes circonscriptions civiles et militaires où
l'administration et la défense se décentralisent, et d'autre part le système des terres
militaires, ces lots qui entraînent le service armé, et en sont le paiement.
Héraclius a lutté
héroïquement contre le présent et l'avenir, il ne les a, semble-t-il, pas construits..
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