Henri Labrouste 1801-1875 L'Architecture ne peut guère s'accommoder de l'isolement.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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“ Je travaille énormément et, ce qui est plus difficile, je fais travailler mes élèves.
“ J'ai rédigé quelques programmes pour exercer utilement les débutants, je veux leur
apprendre à composer avec des moyens très simples.
Il faut d'abord qu'ils voient clairement
la distinction de leur œ uvre, qu'ils en disposent les parties selon l'importance qu'il est
raisonnable de leur donner.
Puis je leur explique que la solidité dépend plus de la
combinaison des matériaux que de leur masse et, dès qu'ils connaissent les premiers principes
de construction, je leur dis qu'ils doivent tirer de la construction elle-même une
ornementation raisonnée, expressive.
“ Je leur répète souvent que les arts ont le pouvoir d'embellir toute chose, mais j'insiste pour
qu'ils comprennent que la forme en architecture doit toujours être appropriée à la fonction
qu'on lui destine.
”
L'Académie déclara à l'école dite rationaliste que présidait Labrouste une guerre à outrance.
Cette opposition officielle produisit des résultats : les seules occasions données à Labrouste
de mettre le pied sur un chantier furent pour inspecter le travail des autres.
C'est seulement
lorsqu'il eut dépassé la quarantaine qu'il fut chargé de construire à Paris la Bibliothèque
Sainte-Geneviève (1843-1850).
Il fit là une première tentative pour utiliser dans un grand bâtiment public une construction
qui, depuis les fondations jusqu'au toit, fût en fonte ou en fer forgé.
Sainte-Geneviève fut, au
surplus, la première bibliothèque de France à constituer une unité indépendante et complète.
De même que dans les manufactures et les grands entrepôts anglais, sa carcasse de fer est
enrobée à l'extérieur dans une maçonnerie, comme le mécanisme d'une montre dans son
boîtier.
Néanmoins, tous les éléments fondamentaux de la structure — colonnes, poutres,
toiture — sont en fer.
La carcasse de la longue salle de lecture à double nef forme avec celle du toit une seule
structure.
Labrouste a réussi à obtenir une étonnante minceur de la voûte en berceau en
étalant sur toute sa longueur un réseau d'éléments en fer qui joue en même temps le rôle de
support pour la couverture.
Cette structure fait penser aux voûtes en béton armé qui
recouvrent de coquilles ovoïdes les bâtiments des docks de Casablanca construits par Perret
en 1916.
Mais l'exploit principal de Labrouste consista à obtenir un équilibre indépendant de
la construction en fer de manière qu'elle n'exerçât pas de poussée sur les murs en maçonnerie.
C'est exactement le genre de solution que les ingénieurs de la seconde moitié du XIXe siècle
se fixèrent comme principal but.
Labrouste arrive à la pleine maturité avec le bâtiment de la Bibliothèque Nationale à Paris
commencé en 1858 et achevé après sa mort.
L'accroissement immense de la production
littéraire au cours du XIXe siècle fit du problème de la place disponible le principal souci de
l'architecture bibliothécaire.
Les magasins prenaient de plus en plus de place.
A l'origine ils
faisaient corps avec les salles de lecture, désormais il fallut les séparer.
Il n'y a pas de.
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