Hannibal par Gilbert-Charles Picard Professeur à la Sorbonne Il n'est évidemment pas possible de suivre, en quelques pages, toute la destinée d'un homme qui a pendant toute une génération (de 221 à 183 av.
Publié le 05/04/2015
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Hannibal par Gilbert-Charles Picard Professeur à la Sorbonne Il n'est évidemment pas possible de suivre, en quelques pages, toute la destinée d'un homme qui a pendant toute une génération (de 221 à 183 av. JC) dominé la vie politique du monde méditerranéen. Nous essaierons seulement de définir les grandes conceptions politiques d'Hannibal, et leur transformation en fonction des événements qui venaient les seconder ou les contrarier. On peut distinguer les phases suivantes : 1) 221-216 av. JC : préparation et réalisation de la grande offensive contre Rome ; 2) 216-203 av. JC : essai infructueux pour élargir le conflit à l'ensemble de la Méditerranée ; 3) 203-195 av. JC : tentative de reconstruction de l'État punique ; 4) 195-183 av. JC : tentative de revanche appuyée sur le monde grec. 1) La grande offensive (Le plan d'Hannibal ) Porté à la tête de l'État barcide d'Espagne par le meurtre de son beau-frère Asdrubal (début de 221 av. JC), Hannibal se trouve disposer à vingt-cinq ans de la puissance considérable, militaire, économique et politique, créée par ses deux prédécesseurs. Amilcar Barca, son père, avait voulu doter Carthage des forces qui lui avaient fait défaut lors de la première guerre contre Rome. Asdrubal semble avoir infléchi la politique barcide dans un sens moins immédiatement agressif ; il s'était appliqué, avant tout, à consolider et organiser l'État espagnol, acceptant même, afin d'éviter un conflit immédiat, un accord avec le Sénat qui limitait l'expansion de cet État sur la côte Est au Jucar. Hannibal reprend immédiatement la position de son père, visant à la revanche contre Rome. Et tout de suite, il met sur pied un plan d'action d'une ampleur extraordinaire, révélant une connaissance approfondie des données générales de la politique de l'époque. Rome a gagné la première manche du conflit non seulement grâce à la valeur militaire des légions, mais surtout grâce à la puissance économique de ses alliés campaniens et grecs d'Italie méridionale ; or Hannibal sait que ces associés ne sont pas satisfaits de l'hégémonie romaine et que bon nombre d'entre eux ne demanderaient pas mieux que de s'en libérer à condition d'être protégés contre les représailles. C...
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