Gustave Singier 1909-1984 Yvon Taillandier parle en ces termes de la peinture de Singier : " Pourquoi les peintures de Singier -- quels que soient leurs titres -- m'évoquent-elles toujours l'image double et, semble-t-il, contradictoire, d'une campagne paisible et d'un volcan ?
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
attitude et un style.
“ Je ne suis pas un romantique ”, me confie Singier.
“ Tout ce qui trahit
la fièvre, je l'efface ”.
Certes.
Mais d'une main légère, car, dans l'ensemble de son œ uvre —
œ uvre très divers (non seulement peintures, mais lithographies, tapisseries, grande
mosaïque pour le Palais de la Radio, décors et costumes de théâtre, notamment pour
Pelléas et Mélisande donné à Bruxelles, et pour le T.N.P.) — dans tout ce qu'il fait, l' œ il
attentif et le spectateur interrogateur perçoivent la fièvre.
Fièvre d'autant plus émouvante
qu'elle est cachée et que, dans ces formes apparemment si statiques, elle se révèle
subtilement.
“ J'aime ”, avoue Singier, “ le mouvement secret ”.
Ce mouvement secret, c'est
d'abord le frémissement parfois presque imperceptible des lignes et des couleurs.
Mais
c'est aussi une mobilité qui résulte paradoxalement d'un besoin profond chez un homme
frappé dès l'enfance par la fragilité des êtres et des choses : le besoin de permanence.
A ses
débuts, Singier — qui peint sa première toile à quatorze ans — travaille d'après nature.
Mais la nature, il ne l'ignore pas, est fragile.
Seconde période : expressionnisme.
C'est le
cœ ur qui parle.
Mais le c œ ur, on le sait, est changeant.
Troisième période : la luminosité
fauve et la géométrie cubiste expriment bien la permanence, mais, pense Singier, elles
l'éloignent du réel.
Pour s'en rapprocher sans se priver pour autant de cette permanence
dont le besoin l'obsède, il adopte — l'année même où il acquiert la nationalité française,
c'est-à-dire en 1947 — une solution nouvelle.
Supposons un arbre.
Ce qui ne change pas en
lui demeure semblable quelle que soit l'heure ou la saison et quel que soit le sens qui le
perçoit : non seulement la vue, mais l'odorat, le toucher, le goût, l'ouïe (ne pas oublier que
Singier est un passionné de musique).
Bien ! Seulement, il faut l'admettre : cet arbre
immuable ne ressemble pas aux arbres fugaces que nous connaissons.
Or, le voici sur une
toile : nous ne savons pas ce que c'est.
Nous l'interrogeons.
“ Es-tu un arbre ? ” —
“Peut-être ”, répond-il.
“ Une touffe d'herbe ? ” — “Peut-être ”.
“ Un buisson d'éclairs dans
le ciel ? ” — “Pourquoi pas ”.
Prenons garde, cependant.
Nos questions le déplacent.
Touffe d'herbe, il est à nos pieds.
Arbre, plus loin.
Éclair, très loin.
Moralité : ce que l'on
trouve de plus immobile est mobile.
La plus grande certitude est incertaine.
Encore une
fois, c'est notre volcan.
Singier sourit.
En effet, cette sagesse — aux origines si lointaines
dans son existence et qui retrouve l'affirmation bouddhiste : tout change sauf le
changement — se teinte d'une nuance complémentaire du calme apparent et qui, elle aussi,
n'est pas sans être efficace dans le péril de vivre : l'humour.
”.
»
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