Gustave II Adolphe 1594-1632 La mort de Charles IX, le 30 octobre 1611, laissait la Suède dans une mauvaise passe.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
devoir était de donner non tantum quid debeant, sed quid possint. Cette formule prononcée à
propos des contributions définit l'étendue de tous les efforts exigés.
Il était prescrit à l'Université de donner aux jeunes gens une haute idée des capacités de
leur pays.
Mais la Suède n'avait pas un million d'habitants ; l'argent manquait pour louer
des mercenaires.
L'instrument militaire construit dans ces conditions fut œ uvre d'un génie
plus original sans doute dans la réalisation que dans la conception, attentif à tous les
détails depuis la conscription et l'entraînement jusqu'au matériel et à la tactique, grand
organisateur et ensuite brillant stratège.
Pas de temps pour une préparation à froid : la
modernisation de l'armée progressa pendant qu'elle se battait âprement contre les
Polonais.
Riga prise en 1621, c'est en 1626 que la cavalerie réorganisée affirma sur le terrain
sa supériorité sur un adversaire réputé :
L'action en Livonie s'inscrivait, avec plus de succès, dans la ligne antérieure de l'expansion
suédoise.
Aux appels venus d'Allemagne depuis 1620, Gustave-Adolphe avait répondu
négativement, par des conditions irréalisables tenant à ses soupçons concernant la
politique danoise.
Désormais, si l'attaque portée en Prusse polonaise ne parvenait pas à en
finir avec le Vasa ennemi, ce pays du moins nourrissait mieux l'armée.
L'idée s'imposa à
Gustave-Adolphe que les conflits européens avaient une unité.
L'empereur aidait
Sigismond III et Wallenstein touchait la Baltique.
La médiation
franco-anglo-brandebourgeoise, à Altmark, assura, pour six ans de trêve avec la Pologne,
la disposition de gros revenus douaniers des ports prussiens.
Ainsi pourvue, la Suède
pouvait n'accepter l'alliance française proposée qu'au moment où les conditions lui
sembleraient acceptables : au début de 1631 seulement.
Mais à la fin de 1629, la décision
d'intervenir en Allemagne ayant été prise en Conseil après mûres réflexions, les hésitations
qu'exprimait encore le roi montrent quelle conscience il avait des risques et de ses
responsabilités.
Débarqué en juin 1630, Gustave-Adolphe, sans alliés, établit en Poméranie une base qui, en
toute éventualité, devait couvrir la Suède comme un ouvrage avancé.
On ne pouvait
compter sur les princes protestants allemands, dont la réserve, quand il ne s'agissait pas
d'obstruction, se retourna seulement à mesure de l'avance.
La victoire de Breitenfeld
(septembre 1631) changea les données du problème.
Les concours affluèrent, les projets du
roi s'élargirent, autour d'une intention nette de dicter la paix à l'empereur en le mettant
entièrement hors de combat.
Un coup d'arrêt en Allemagne du Sud, après le triomphal
hiver en Rhénanie, rappela que la partie n'était pas jouée contre Wallenstein.
La mort du
roi sur le champ de bataille de Lützen (6 novembre 1632) agrandit pour la postérité
l'auréole du héros.
Autant qu'il est possible à un homme, il avait renversé le cours de la guerre.
Mais il avait
marqué bien plus profondément l'histoire de son pays.
Si l'effort à la longue devait se
révéler insoutenable pour la Suède, il fut dans l'immédiat comme un traitement de choc,
accélérant la modernisation de l'État, des couches dirigeantes, de ce qui pouvait progresser
dans l'économie et de beaucoup d'idées.
Et bien plus tard la grandeur, réduite à l'état de
passé, a encore joué son rôle dans la conscience nationale suédoise..
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