Guillaume Ier par Constantin De Grunwald Correspondant de l'Institut Lorsque Guillaume-Frédéric-Louis de Hohenzollern vint au monde à Berlin, le 22 mars 1797, rien ne semblait le prédestiner à un grand rôle historique.

Guillaume Ier par Constantin De Grunwald Correspondant de l'Institut Lorsque Guillaume-Frédéric-Louis de Hohenzollern vint au monde à Berlin, le 22 mars 1797, rien ne semblait le prédestiner à un grand rôle historique. Fils cadet d'un roi médiocre, Frédéric-Guillaume III de Prusse, et de sa femme la belle reine Louise cette ardente patriote qui avait essayé, en vain, de séduire Napoléon pendant l'entrevue de Tilsit - il fut enrôlé dans les listes de l'armée, selon la tradition familiale, à l'âge de dix ans, exerça des fonctions obscures, participa aux guerres napoléoniennes et reçut le baptême du feu le 10 mars 1814 à Bar-sur-Aube puis l'année suivante à Waterloo. Nommé en 1825 commandant du corps de la Garde, c'est seulement après l'avènement de son frère, souverain déséquilibré et manquant de postérité, qu'il commença à jouer un certain rôle politique, comme prince de Prusse et héritier du trône. Défenseur fervent de l'absolutisme, il se vit obligé de s'exiler pour quelques mois en Angleterre, pendant les troubles révolutionnaires de 1848. A son retour, il mit fin au soulèvement de Bade, reçut le commandement militaire de la province rhénane et parut renoncer à ses tendances réactionnaires. En 1858, il devint Régent du royaume, et il monta sur le trône le 2 janvier 1861. Il avait épousé la princesse Augusta de Saxe-Weimar, qu'il désignait parfois comme " sa petite éminence grise ". La réalité est quelque peu différente. Au côté de Guillaume, vivante personnification de la tradition de Potsdam, Augusta veut symboliser l'esprit de Weimar. Enfant, elle a connu Goethe : l'on prétend que le grand poète lui-même l'a initiée à la poésie et à la philosophie. Elle croit assez sincèrement à...