Giuseppe Garibaldi par Paul Guichonnet Professeur à l'Université de Genève " Il y a un héros en Europe.

Giuseppe Garibaldi par Paul Guichonnet Professeur à l'Université de Genève " Il y a un héros en Europe. Je n'en connais pas deux. " Ainsi Michelet jugeait-il Garibaldi. Peu d'hommes, en effet, ont connu, à la fin du XIXe siècle, une popularité égale à la sienne. Des deux côtés de l'Atlantique, on a donné son nom à d'innombrables rues et places, tandis que l'image et la photographie ont vulgarisé ses traits. Bien plus que Cavour ou Victor-Emmanuel II, il a incarné, pour les foules, la nouvelle Italie du Risorgimento, affranchie du joug étranger. Autodidacte, homme d'action et d'instinct, il est tout le contraire d'un diplomate, d'un politicien, d'un intellectuel : " Coeur de lion et tête de buffle ", dira de lui Massimo d'Azeglio. Sorti du peuple, dont il se sentira toujours proche et solidaire, il est hors du commun par l'originalité de son tempérament non conformiste. Idéaliste, désintéressé, d'une honnêteté candide, cet entraîneur de foules, qui suscite des dévouements passionnés, est l'un des derniers romantiques de l'histoire contemporaine. Giuseppe Garibaldi naît à Nice, le 4 juillet 1807, dans le chef-lieu d'un département français qui reviendra, en 1814, à la Maison de Savoie dont les souverains possédaient le Comté depuis 1388. Mais à la différence de la majorité de ses compatriotes qui voteront pour l'annexion à la France, en 1860, Garibaldi se sentira toujours profondément italien. On sait peu de chose de son enfance et de sa jeunesse. Issu d'une lignée de navigateurs ligures, il aura, toute sa vie, la mer dans le sang. Embarqué comme mousse, il parcourt la Méditerranée sur de petits voiliers de commerce et pousse jusqu'à Constantinople. En 1833, à Marseille, il adhère à la Jeune Italie de Mazzini et prend part, l'année suivante, à une tentative d'insurrection, à Gênes, ...