Giulio Alberoni 1664-1752 Né à Plaisance le 21 mai 1664, fils d'un modeste jardinier, il fut instruit par son curé, puis par les barnabites de l'église San Donnino, enfin par les jésuites de San Pietro, chez lesquels il entra à l'âge de seize ans environ.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Toscane (sur laquelle elle possédait des droits en cas d'extinction des Médicis) et de s'y
ménager une retraite pour son veuvage, s'accordaient donc pour une orientation italienne
de la politique madrilène.
Alberoni, malgré son désir de prudence, restait dépendant du
duc François, dont le “ secret ”, étudié par E.
Bourgeois, a joué un rôle discret, mais capital
contre les prétentions impériales en Italie.
Enfin, la maladresse du gouvernement espagnol
risquait de transformer en alliance l'harmonie d'intérêts entre George Ier d'Angleterre,
menacé par une restauration jacobite, et le Régent, inquiet de voir Philippe V revendiquer
le trône de France si Louis XV mourait sans héritier.
La succession des Médicis fournit à François Farnèse et à sa nièce l'occasion d'une
intervention en Italie.
Avant même la fin de 1715, le duc de Parme demandait l'occupation
de Livourne et de Cività Vecchia par des navires espagnols.
Alberoni, cependant, cherchait
plutôt à négocier auprès des puissances maritimes.
Résultat de longues tractations, la
Triple Alliance, signée le 11 janvier 1717 entre la France, l'Angleterre et la Hollande, permit
à Stanhope de présenter, à Philippe V et au duc de Savoie, l'intervention de son pays en
Méditerranée comme la médiation qui achèverait l' œ uvre des traités d'Utrecht et de
Rastadt.
En fait, il avait déjà mis au point son action avec Charles VI sans consulter
l'Espagne.
Alberoni, quoiqu'il eût activement poussé la restauration de la marine, aurait
souhaité temporiser.
Mais, le 27 mai 1717, don José Molinos, grand inquisiteur d'Espagne,
fut arrêté à Milan.
Philippe V, personnellement offensé et poussé par les Farnèse, décida, le
9 juillet, de riposter à l'empereur.
Deux escadres espagnoles conquirent la Sardaigne (fin
août-fin octobre).
Stanhope et Pentenridter, envoyés de Charles VI à Londres, obtinrent l'appui de Dubois et
du Régent, moyennant la reconnaissance des droits du duc d'Orléans par l'empereur
(novembre 1717).
Alberoni ne pouvait que se soumettre à la médiation anglaise ou tenter
contre l'empereur une entreprise désespérée.
En France, il chargea le prince de Cellamare,
ambassadeur de Philippe V, de s'entendre avec les princes légitimés.
Une flotte espagnole
appareilla, le 17 juin 1718, pour la Sicile.
Par les traités de la Quadruple Alliance
(Angleterre, France, Hollande, Empire ; 2 août 1718-16 janvier 1720), Charles VI devait
renoncer à l'Espagne, Philippe V à l'Italie et aux Pays-Bas ; l'empereur obtenir la Sicile, que
Victor-Amédée de Savoie échangerait contre la Sardaigne ; en faveur de Don Carlos, fils
d'Élisabeth Farnèse, était prévue la succession de Parme et Plaisance et de la Toscane.
La
flotte espagnole fut anéantie ou dispersée près du cap Passaro, le 11 août 1718, par l'amiral
Byng.
Pourtant, Philippe V et Élisabeth Farnèse ne voulurent ni se séparer d'Alberoni, ni
accéder aux conditions qui leur étaient proposées.
La découverte de la conspiration de
Cellamare, en décembre 1718, suivie de l'arrestation du duc et de la duchesse du Maine,
permit au Régent et à Dubois d'entraîner la France dans une guerre contre l'Espagne (8
janvier 1719).
Alberoni prépara, en vain, un débarquement jacobite et une révolte en
Bretagne.
Berwick franchit la Bidassoa et prit, le 19 août, Saint-Sébastien, permettant la
destruction des arsenaux espagnols, puis, le 23 octobre, Urgel ; il ébranlait ainsi le trône
qu'il avait lui-même contribué à donner à Philippe V, lors de la guerre de Succession.
Les souverains espagnols, poussés par le duc François Farnèse, renvoyèrent Alberoni (19
décembre 1719), avant d'inaugurer une politique matrimoniale qui devait les réconcilier
avec le duc d'Orléans.
Leur ancien ministre, traversant le Midi de la France, passa en Italie
et gagna Gênes.
Menacé d'un double procès, provoqué par la haine de ses anciens maîtres,.
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