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Giulio Alberoni 1664-1752 Né à Plaisance le 21 mai 1664, fils d'un modeste jardinier, il fut instruit par son curé, puis par les barnabites de l'église San Donnino, enfin par les jésuites de San Pietro, chez lesquels il entra à l'âge de seize ans environ.

Publié le 05/04/2015

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Giulio Alberoni 1664-1752 Né à Plaisance le 21 mai 1664, fils d'un modeste jardinier, il fut instruit par son curé, puis par les barnabites de l'église San Donnino, enfin par les jésuites de San Pietro, chez lesquels il entra à l'âge de seize ans environ. Peu après, à Ravenne, il fut distingué par le vice-légat pontifical, monsignore Berni, qui le prit pour majordome et l'ordonna prêtre. A cette époque, Alberoni approcha l'évoque de Borgo San Donnino, Alessandro Roncovieri. De l'ombre de celui-ci, il s'éleva au premier plan de la scène diplomatique en raison du rôle des Farnèse, ducs de Parme, dans la diplomatie européenne. Odoard (1622-1646), Ranuce II (1646-1694) et François (1694-1727) s'efforcèrent de limiter, avec l'aide française, la puissance de la Maison d'Autriche en Italie ; leur capitale représenta même " un des foyers des aspirations nationales " de la péninsule (H. Bedarida). La guerre de Succession d'Espagne fut à l'origine de la fortune d'Alberoni. François Farnèse, au début de 1702, avait envoyé en mission auprès de Vendôme, qui commandait l'armée française d'Italie, Alessandro Roncovieri. Le prélat obtint la neutralisation du Parmesan ; mais, ne pouvant, en raison de ses infirmités, suivre les mouvements du quartier général, il fut remplacé par son secrétaire, Alberoni. Saint-Simon a attribué le succès de celui-ci à de basses flatteries et déformé ses talents. En tant qu'agent de son souverain, le diplomate suivit Vendôme en Espagne lorsque celui-ci y fut envoyé par Louis XIV défendre le trône de Philippe V. Il y revint, après la mort du grand capitaine, comme envoyé extraordinaire de Parme à Madrid. Dans cette ville, le 14 février 1714, mourut la reine Marie-Louise. Le roi, très attach&ea...

« Toscane (sur laquelle elle possédait des droits en cas d'extinction des Médicis) et de s'y ménager une retraite pour son veuvage, s'accordaient donc pour une orientation italienne de la politique madrilène.

Alberoni, malgré son désir de prudence, restait dépendant du duc François, dont le “ secret ”, étudié par E.

Bourgeois, a joué un rôle discret, mais capital contre les prétentions impériales en Italie.

Enfin, la maladresse du gouvernement espagnol risquait de transformer en alliance l'harmonie d'intérêts entre George Ier d'Angleterre, menacé par une restauration jacobite, et le Régent, inquiet de voir Philippe V revendiquer le trône de France si Louis XV mourait sans héritier. La succession des Médicis fournit à François Farnèse et à sa nièce l'occasion d'une intervention en Italie.

Avant même la fin de 1715, le duc de Parme demandait l'occupation de Livourne et de Cività Vecchia par des navires espagnols.

Alberoni, cependant, cherchait plutôt à négocier auprès des puissances maritimes.

Résultat de longues tractations, la Triple Alliance, signée le 11 janvier 1717 entre la France, l'Angleterre et la Hollande, permit à Stanhope de présenter, à Philippe V et au duc de Savoie, l'intervention de son pays en Méditerranée comme la médiation qui achèverait l' œ uvre des traités d'Utrecht et de Rastadt.

En fait, il avait déjà mis au point son action avec Charles VI sans consulter l'Espagne.

Alberoni, quoiqu'il eût activement poussé la restauration de la marine, aurait souhaité temporiser.

Mais, le 27 mai 1717, don José Molinos, grand inquisiteur d'Espagne, fut arrêté à Milan.

Philippe V, personnellement offensé et poussé par les Farnèse, décida, le 9 juillet, de riposter à l'empereur.

Deux escadres espagnoles conquirent la Sardaigne (fin août-fin octobre). Stanhope et Pentenridter, envoyés de Charles VI à Londres, obtinrent l'appui de Dubois et du Régent, moyennant la reconnaissance des droits du duc d'Orléans par l'empereur (novembre 1717).

Alberoni ne pouvait que se soumettre à la médiation anglaise ou tenter contre l'empereur une entreprise désespérée.

En France, il chargea le prince de Cellamare, ambassadeur de Philippe V, de s'entendre avec les princes légitimés.

Une flotte espagnole appareilla, le 17 juin 1718, pour la Sicile.

Par les traités de la Quadruple Alliance (Angleterre, France, Hollande, Empire ; 2 août 1718-16 janvier 1720), Charles VI devait renoncer à l'Espagne, Philippe V à l'Italie et aux Pays-Bas ; l'empereur obtenir la Sicile, que Victor-Amédée de Savoie échangerait contre la Sardaigne ; en faveur de Don Carlos, fils d'Élisabeth Farnèse, était prévue la succession de Parme et Plaisance et de la Toscane.

La flotte espagnole fut anéantie ou dispersée près du cap Passaro, le 11 août 1718, par l'amiral Byng.

Pourtant, Philippe V et Élisabeth Farnèse ne voulurent ni se séparer d'Alberoni, ni accéder aux conditions qui leur étaient proposées.

La découverte de la conspiration de Cellamare, en décembre 1718, suivie de l'arrestation du duc et de la duchesse du Maine, permit au Régent et à Dubois d'entraîner la France dans une guerre contre l'Espagne (8 janvier 1719).

Alberoni prépara, en vain, un débarquement jacobite et une révolte en Bretagne.

Berwick franchit la Bidassoa et prit, le 19 août, Saint-Sébastien, permettant la destruction des arsenaux espagnols, puis, le 23 octobre, Urgel ; il ébranlait ainsi le trône qu'il avait lui-même contribué à donner à Philippe V, lors de la guerre de Succession. Les souverains espagnols, poussés par le duc François Farnèse, renvoyèrent Alberoni (19 décembre 1719), avant d'inaugurer une politique matrimoniale qui devait les réconcilier avec le duc d'Orléans.

Leur ancien ministre, traversant le Midi de la France, passa en Italie et gagna Gênes.

Menacé d'un double procès, provoqué par la haine de ses anciens maîtres,. »

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