Georg Ernst Stahl 1660-1734 L'oeuvre est plus connue que l'homme.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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seront ses disciples, mais, quelles que soient les nuances de sa pensée et les variations de sa
doctrine, il ne cesse jamais de rapporter à l'âme toutes les fonctions de la vie.
Elle seule
s'oppose aux éléments qui entrent en lutte avec le corps pour l'altérer ou le détruire.
De ce
conflit naissent les phénomènes morbides, qui ne sont autre chose que des phénomènes
vitaux adaptés à des fins spéciales.
La maladie traduit cette volonté de rétablir le jeu normal des organes.
L'élévation de la
température, l'accélération du pouls, constituent les moyens les plus habituels de la défense.
Une gêne circulatoire est à l'origine de troubles nombreux.
L'âme y remédie par des
hémorragies spontanées.
La thérapeutique se résume en une expectation qui, sans être passive, suit la marche de la
nature, la seconde et, au besoin, la dirige.
Cet effort de l'âme s'exerce à l'état de santé, car le corps n'est qu'un agrégat corruptible.
Il se
poursuit dans la maladie et, si la mort survient, elle est moins la conséquence de la maladie
que celle d'un abandon du corps par l'âme.
Une telle doctrine, qui constitue le fond de l'ouvrage capital de Stahl, Theoria medica vera,
entraîne parfois des corollaires singuliers : l'anatomie, la physique et la chimie n'étant d'aucun
secours pour expliquer l'être vivant, l'auteur estime que leur étude est sans utilité pour le
médecin.
En revanche, il a des aperçus que la biologie contemporaine ne désavouerait pas :
C'est ainsi que, pour lui, l'efficacité des antiseptiques n'est pas liée à la neutralisation directe
des substances nocives, mais à l'exaltation d'aptitudes défensives latentes.
L' œ uvre de Stahl, écrite au jour le jour, est sa vie même.
Elle reflète la solidité de son
intelligence et donne une fidèle image de l'homme.
On est surpris de trouver des idées d'une logique si attachante dans des écrits difficiles à lire.
Un piétisme singulier colore un amalgame de lourdeurs, d'incidences et d'apostrophes.
Stahl
prend à partie ses contradicteurs avec la fougue d'un apôtre et l'arrogance d'un sectaire.
Le
ton habituel de ses diatribes est donné par le titre dédaigneux de : Negotium otiosum sous
lequel il réunit ses répliques à Leibnitz.
Mais voici qu'après tant de mauvaise humeur et
d'intransigeance, apparaissent une largeur de vues et une élévation morale qui forcent la
sympathie.
Il demande à Dieu de lui accorder la modération dans la défense de la vérité, et
prononce un magnifique plaidoyer en faveur de la liberté de penser et d'écrire.
La mort le prend à Berlin le 14 mai 1734, âgé de soixante-quatorze ans.
Il reste de lui ce qui survit de tout savant qui a honoré son siècle, le souvenir d'une étape de la
pensée humaine.
On retrouve quelque chose du phlogistique dans la thermochimie de
Berthelot et dans la physique de l'atome.
Avec l'animisme, Stahl a su adapter aux
connaissances de son époque l'une des deux grandes solutions entre lesquelles savants et
philosophes risquent d'être encore longtemps ballottés, et qui oscillent aujourd'hui entre un.
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