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Friedrich von Schelling par Jules Vuillemin Professeur de la Faculté des Lettres de Clermont Friedrich von Schelling naquit en 1775 à Leonberg en Wurtemberg.

Publié le 05/04/2015

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Friedrich von Schelling par Jules Vuillemin Professeur de la Faculté des Lettres de Clermont Friedrich von Schelling naquit en 1775 à Leonberg en Wurtemberg. Il reçut une instruction classique et théologique, apprit les langues anciennes, l'hébreu et l'arabe. En 1790, il est condisciple de Hegel à l'Université de Tübingen. En 1796, il fait la connaissance de Goethe, qui lui procure bientôt une chaire à l'Université d'Iéna. Il partage alors la renommée de Fichte comme professeur. En 1803, il enseigne à Würtzburg, puis abandonne l'Université. Après avoir présidé l'Académie des Beaux-Arts de Munich, il se retire en 1820 à Erlangen, où il élabore sa philosophie positive. En 1825, Louis de Bavière crée une université dans sa capitale et y appelle Schelling, qui enseigne avec succès la philosophie de la mythologie et de la révélation. En 1841, le philosophe est mandé à Berlin pour combattre les mauvais effets de l'influence hégélienne. Il est le philosophe officiel par excellence, le Victor Cousin de la Prusse. Il meurt décoré, couronné et béni à Ragatz en 1854. Les premiers écrits de Schelling semblent ne rien apporter qui ne soit contenu dans la philosophie de Fichte. Tels sont : Du Moi comme principe de la philosophie ou de l'Inconditionné dans le savoir humain (1795), les Lettres philosophiques sur le dogmatisme et le criticisme et même les Essais pour éclaircir l'idéalisme de la Doctrine de la Science (1797-1798). La conscience quotidienne et la philosophie vulgaire regardent le Moi comme une chose parmi les choses et le soumettent aux lois de la nécessité objective. La philosophie transcendantale prend conscience de ce qu'il y a de spécifique dans le Moi. Si les objets ne sont que le produit où se reflète et se cache notre activité subjective, la conscience que nous avons des objets suppose la certitude première de notre liberté. L'activité du Moi est donc la condition de possibilité de l'expérience. " Conditionner renvoie à l'action par laquelle quelque chose devient un objet ; être conditionné renvoie à ce qui est transformé en objet. Aussi rien ne peut par soi-même être posé comme objet ; autrement dit, un objet inconditionné est contradictoire. Est inconditionné, en effet, ce qui n'est pas transformé en objet et ce qui ne peut l'être. Nous pouvons donc préciser le problème que nous prétendons résoudre : trouver ce qui ne peut jamais être pensé comme objet. " Ce quelque chose, c'est le Moi ou la liberté pratique. Comme l'exposait la Doctrine de la Science de Fichte, ce Moi absolu et qui se définit par sa pure activité n'est rien de réel que je puisse connaître. Il figure ce que je dois être, non ce que je suis. Si la philosophie morale est spontanément idéaliste, la philosophie théorique ne parvient pas à entrevoir cet inconditionné qui, par principe, échappe à toute expérience. Schelling réaffirme avec Fichte le primat de la raison pratique ; il répète que notre raison n'a pas pour fin de connaître, mais d'agir. Or rien, de ce point de vue, ne permet de passer de la liberté à la nature, de l'inconditionné au conditionné, du Moi aux objets. L'activité pure du devoir ne se réalise pas dans les choses, qu'elle ne pose qu'afin de se limiter et de pouvoir prendre conscience d'elle-même. La nature, c'est ce qu'il faut sans cesse briser et détruire. C'est l'être. La liberté, c'est le néant. A partir des années 1797, le ton change. Peu à peu, Schelling affirme sa doctrine propre en face de celle de Fichte. Le changement est déjà sensible dans l'Aperçu général sur la littérature philosophique (1797-1798) et se précise dans les différents écrits sur la nature : Idées pour une philosophie de la nature (1797) ; Première esquisse d'un système de la philosophie de la nature (1799) et Introduction à l'esquisse d'un système de la philosophie de la nature (1799). La première métamorphose de Schelling s'accomplit enfin dans le chef-d'oeuvre clair et équilibré de 1800, le Système de l'idéalisme transcendantal. Il en est des philosophes comme des artistes. Un thème s'esquisse d'abord aux marges, puis gagne en importance. La nature et les beaux-arts servaient bien dans l'idéalisme moral à symboliser la rencontre de la liberté et de la nature. Mais l'autonomie morale se subordonnait l'autonomie de l'organisme vivant comme l'autonomie de l'oeuvre d'art. Celles-ci ne réalisaient pas celle-là, mais évoquaient seulement la façon dont nous pouvons imaginer cette réalisation pour un entendement créateur qui ne serait pas le nôtre. De cette idée accessoire, Schelling fait le thème central de sa pensée. Il était philosophe de la liberté ; il devient philoso...
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