Fresnel et la lumière par Jean Cabannes de l'Académie des Sciences.
Publié le 05/04/2015
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Fresnel et la lumière par Jean Cabannes de l'Académie des Sciences. Professeur à la Sorbonne " Les physiciens sont depuis longtemps partagés sur la nature de la lumière. Les uns supposent qu'elle est lancée par les corps lumineux, et les autres qu'elle résulte des vibrations d'un fluide élastique infiniment subtil répandu dans l'espace, comme le son résulte des vibrations de l'air. Le système des ondulations, qui est dû au génie de Descartes, et que Huyghens a plus habilement suivi dans ses conséquences, a été aussi adopté par Euler, et, dans ces derniers temps, par le célèbre docteur Thomas Young, auquel l'optique doit beaucoup de découvertes importantes. Le système de l'émission, ou celui de Newton, soutenu par le grand nom de son auteur, et je dirais presque par cette réputation d'infaillibilité que son immortel ouvrage des Principes lui avait acquise, a été plus généralement adopté... Mais les phénomènes nouveaux, comparés aux faits antérieurement connus, augmentent tous les jours les probabilités en faveur du système des ondulations. " Ainsi débute le traité De la Lumière, où Fresnel, en 1832, résume son oeuvre et décrit la marche de ses idées. Il venait d'établir en sept ans, sur une base expérimentale solide, le système des ondulations. Les phénomènes de l'optique avaient retenu pendant les deux siècles précédents de nombreux esprits avides de les mieux connaître et de les expliquer. Raisonnant par analogie ils ne concevaient pas que le rayonnement d'une source de lumière put être autre chose qu'un jet de projectiles ou la propagation par ondes élastiques d'un mouvement vibratoire de la source. On donnait figure ancienne à des phénomènes nouveaux. Il s'agissait d'en avoir une image et de raisonner sur l'image choisie, mais des observations incomplètes et des expériences encore grossières n'autorisaient pas le choix. Le sens expérimental de Fresnel et sa féconde activité mirent fin à la vaine querelle. L'Anglais Thomas Young est le précurseur à qui Fresnel rend justice ; toute l'optique moderne est en germe dans les écrits qu'il a publiés de 1801 à 1807. Extrêmement intelligent, il sème partout des idées fécondes qu'il est incapable de développer lui-même faute de culture mathématique. Peu après, Malus, officier du Génie sorti de l'École de Mézières, observe la polarisation de la lumière par réflexion ; Arago retrouve le même phénomène dans la lumière du ciel bleu ; Biot, professeur au Collège de France, découvre le pouvoir rotatoire de certains liquides. Fresnel ...
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par Jean Cabannes
de l'Académie des Sciences.
Professeur à la Sorbonne.
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