Frédéric Joliot-Curie par André Berthelot Professeur à la Sorbonne Dans la révolution scientifique

Frédéric Joliot-Curie par André Berthelot Professeur à la Sorbonne Dans la révolution scientifique qui se place à la fin du XIXe siècle et au début de celui-ci, la découverte de la radioactivité marque une date importante puisqu'elle ouvre la voie à ce qui deviendra bientôt la physique nucléaire, pointe avancée de la recherche sur la structure de la matière. Autour des pionniers, et plus précisément de Marie Curie, lorsque demeurée seule elle sera devenue le chef de cette école française de physique nucléaire, qu'elle a tant contribué à créer, se rassemblent les jeunes chercheurs attirés à la fois par l'extraordinaire horizon qui se dessine peu à peu sous l'effort des physiciens et par le prestige de cette femme à qui le monde entier témoigne admiration et respect. Parmi les plus ardents de ces disciples figurent sa propre fille, Irène Curie, et son gendre, Frédéric Joliot Après l'interruption due à la Première Guerre mondiale, les recherches reprennent à l'Institut du Radium de Paris où travaillent Marie et Irène Curie. Les techniques et les théories élaborées juste avant le déclenchement du conflit n'ont pas encore atteint leur plein développement. Parmi les premières, la méthode des trajectoires de brouillard de Wilson semble particulièrement riche de possibilités. Irène Curie s'y intéresse, réalise un appareil et l'utilise pour apporter une réponse décisive à la question jusqu'alors fort controversée de la fluctuation de parcours des particules alpha. En 1926, elle épouse un jeune ingénieur devenu depuis peu également préparateur de Marie Curie : Frédéric Joliot. Né en 1900, celui-ci est sorti à vingt-trois ans de l'École de Physique et Chimie Industrielles de Paris où il a été l'élève de Paul Langevin. La personnalité et l'enseignement d'un tel maître ont eu sur lui une profonde influence et qua...