François Ier par Michel François Membre de l'Institut " Le roi est maintenant âgé de cinquante-deux ans ; son aspect est tout à fait royal, en sorte que sans jamais avoir vu sa figure ni son portrait, à le regarder seulement on dirait aussitôt : c'est le roi.
Publié le 05/04/2015
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François Ier par Michel François Membre de l'Institut " Le roi est maintenant âgé de cinquante-deux ans ; son aspect est tout à fait royal, en sorte que sans jamais avoir vu sa figure ni son portrait, à le regarder seulement on dirait aussitôt : c'est le roi. Tous ses mouvements sont si nobles et si majestueux que nul prince ne saurait l'égaler. Son tempérament est robuste, malgré les fatigues excessives qu'il a toujours endurées et qu'il endure encore dans tant d'expéditions et de voyages. " Ainsi s'exprimait en 1546, parlant de François Ier, l'ambassadeur de Venise à Paris Marino Cavalli qui ajoutait : " Si résistant qu'il soit aux fatigues du corps quand il est en bonne santé, il n'entend pas se laisser accabler par les soucis de l'esprit et il s'en remet pour l'essentiel au cardinal de Tournon et à l'amiral [d'Annebault]... Mais pour ce qui est des grandes affaires de l'État, de la paix ou de la guerre, Sa Majesté, docile en tout le reste, veut que les autres obéissent à sa volonté. Dans ce cas-là, il n'est personne à la cour, quelque autorité qu'il possède, qui ose s'opposer à lui. " Écrites un an avant la mort du souverain, ces lignes qui nous le montrent dans sa pleine puissance constituent sans doute le meilleur portrait du " grand roi François " comme aimera à dire de lui Catherine de Médicis, le premier roi de la France moderne. Rien pourtant au départ ne le désignait pour le trône. Né le 10 septembre 1494, au château de Cognac, il appartenait à la branche des Valois-Angoulême, son grand-père Jean, comte d'Angoulême, étant issu de Louis, duc d'Orléans, frère de Charles VI et époux de Valentine Visconti. Sans doute, Charles VIII était-il mort sans laisser d'héritier mais, conformément aux dispositions de la loi Salique, le trône était passé à son plus proche héritier Louis XII, de la même branche, mais aînée, des ducs d'Orléans, qui régnait depuis 1498. Sans doute encore, Anne de Bretagne qu'avait épousée Louis XII après Charles VIII meurt-elle en 1514 en ne laissant qu'une fille, Claude de France, promise elle-même en mariage dès 1506 au futur François Ier mais cette alliance ne peut en soi constituer pour le futur époux un droit à régner. Bien plus, tout espoir de succéder à Louis XII paraît s'éloigner lorsque celui-ci épouse, à peine veuf, la plus jeune soeur du roi d'Angleterre Henry VIII, Marie, dont il espère bien avoir une descendance masculine. Espoir tôt déçu : la mort, survenue le 1er janvier 1515, de Louis XII faisait de François, duc d'Angoulême, l'héritier légitime du trône de France : il avait vingt et un ans et la salamandre des Valois-Angoulême avec sa devise Nutrisco et exstinguo allait devenir le symbole de la royauté aux mains de celui que sa mère, Louise de Savoie, se plaisait, depuis longtemps déjà, à appeler son " César triomphant ". Ce ne sont pas les affaires intérieures du royaume qui vont retenir dès l'abord le jeune roi : Louis XII avait pris suffisamment soin d'elles pour que son successeur, qui s'y montrera par la suite si attentif, ne s'y consacrât dès l'abord et il lui suffira de mettre bien en place ceux-là mêmes qui avaient été les compagnons de sa jeunesse ; car l'avènement de François Ier est aussi celui d'une génération nouvelle d'hommes jeunes, impatients d'agir à son service mais dans le sens où lui-même se sent porté, vers l'Italie et ses mirages. C'est à tort cependant que l'on pourrait croi...
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