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Francis Bacon par Denis Milhau Conservateur du Musée des Augustins à Toulouse Une vision qui traque les modèles avec la plus torturante indiscrétion et qui assaille les spectateurs dans leur sensibilité, fait de Bacon un peintre d'une indéniable originalité.

Publié le 05/04/2015

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Francis Bacon par Denis Milhau Conservateur du Musée des Augustins à Toulouse Une vision qui traque les modèles avec la plus torturante indiscrétion et qui assaille les spectateurs dans leur sensibilité, fait de Bacon un peintre d'une indéniable originalité. Il semble n'être qu'un dévastateur ; il viole les plus fortes traditions, il se blesse lui-même en se détruisant dans sa création comme il se dissout dans une vie aussi détachée des cadres sociaux que son art l'est de l'art lui-même. Né à Dublin, Francis Bacon n'a aucune ascendance irlandaise mais il dut à cette naissance en Irlande une jeunesse anarchique : son père gérait une ferme et, entre les travaux ruraux, Francis l'accompagna souvent dans ses déplacements ; après un court passage dans une école de Cheltenham, Francis Bacon quitta le toit paternel pour courir l'Allemagne et la France avant de rentrer à Londres en 1928. Il s'y affirma comme décorateur, mais il taquinait déjà le pinceau. Autodidacte en la matière il demanda à son ami Roy de Maistre de guider ses premiers pas marqués par Picasso et le Surréalisme, et, ce qui est naturel pour un décorateur, par Léger, Souverbie et Lurçat. Il s'aventura même dans les chemins de l'abstraction, sous l'influence de l'art du tapis, mais il ne devait pas persévérer dans une voie qui l'éloignait de son besoin de communiquer ses visions calamiteuses. Il est difficile de se représenter son oeuvre durant la décennie qui précéda la guerre car Bacon détruisit la plupart de ses peintures et il ne nous en reste guère plus d'une douzaine datant d'avant 1944. ...
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