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Fernand de Magellan par René Gouzy Le 7 septembre 1522, au coucher

Publié le 05/04/2015

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Fernand de Magellan par René Gouzy Le 7 septembre 1522, au coucher du soleil, les pêcheurs réparant leurs filets sur les quais de San-Lucar de Barrameda, à l'embouchure du Guadalquivir, le port d'où était parti Colomb pour l'un de ses voyages aux Amériques, voyaient approcher un bâtiment qu'ils considérèrent avec étonnement. Les mâts en morceaux, les voiles déchirées, la coque rongée par les vers, ce navire devait avoir fait un long et dur voyage. D'où pouvait-il bien venir ? - Sébastien, mais c'est Sébastien ! s'exclama tout à coup un vieux loup de mer. Poussant un cri de joie, il se précipita dans les bras d'un homme à la figure amaigrie, aux traits creusés, qui venait de quitter le bord. - C'est Sébastien !... clamait-il, c'est la Victoria qui revient des Moluques ! Mais où est Fernando ? ajouta-t-il tout aussitôt. Sébastien del Cano - car c'était le pilote basque, compagnon de Magellan, avec lequel, trois années auparavant et presque jour pour jour, il avait quitté San-Lucar - Sébastien, un instant, demeura muet, perdu dans une douloureuse rêverie. - Fernand, dit-il, n'est plus, hélas ! Des cinq caravelles, seule est restée la Victoria et des deux cent trente-sept hommes partis avec nous, j'en ramène dix-huit. Le reste a péri en route, dans la mer océane ou chez les Indios. Il doit avoir fait un dur voyage, disaient donc les pêcheurs contemplant la manière d'épave qui venait de s'amarrer au quai, par cette belle soirée d'automne. Un rude voyage, certes. Et un très long voyage, puisque la Victoria venait d'effectuer, la première fois, le tour du monde, trente ans après que Colomb avait pris terre aux Bahamas et au moment même où Cortés, débarqué au Mexique, marchait sur Tenochtitlan. Colomb, Magellan !... On a parfois comparé l'illustre Génois avec le fameux navigateur portugais. Il y a en effet, dans l'existence des deux grands descubridores, certains points communs qu'il est intéressant de souligner : tous les deux, plus ou moins dédaignés, se tournèrent, à un moment donné, vers l'Espagne, Colomb trouvant appui chez Ferdinand et Isabelle alors que si Magellan put entreprendre sa grande aventure, ce fut grâce au concours de Charles Quint qu'il avait séduit en lui faisant entrevoir la possibilité de gagner par l'ouest les Moluques, les fameuses îles aux épices, monopole ou plutôt chasse réservée des Portugais, qui faisaient là un fructueux commerce. Idée aussi hardie que grandiose. Il fallait, pour la réaliser, trouver une voie nouvelle, soit par le ...

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