Eugène de Savoie 1663-1736 Ce fils d'un soldat de valeur, prince de Savoie devenu Français, avait pour aïeul, du côté paternel, un chef de guerre réputé et, par sa mère, Olympe Mancini, il était le petit-neveu de Mazarin.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Néanmoins, le ministre resta, avant tout, soldat.
En 1704, il réussit, avec le concours de
l'Anglais Marlborough, par la belle victoire de H œ chstadt, à imposer la supériorité de
l'Autriche et des puissances maritimes, ses alliées, au nord des Alpes.
Deux ans plus tard, à
la bataille de Turin, il chassa les Français d'Italie.
De nouveau, il s'unit en Belgique à
Marlborough pour être en position de menacer le Nord même de la France.
La gloire leur
revint, après leur victoire d'Oudenaarde en 1708, la prise de Lille et la décision en leur
faveur de la sanglante bataille de Malplaquet, d'ébranler sérieusement la puissance du roi
qui, jadis, avait refusé d'admettre dans son armée le petit abbé de Savoie.
Depuis qu'au printemps de 1705 Joseph Ier avait remplacé son père comme chef de la
Maison d'Autriche et comme empereur, le prince Eugène avait de plus en plus associé la
direction des affaires militaires à l'activité politique.
Comme Marlborough pour la guerre,
il trouvait dans le capable chancelier de Bohême, le comte Wratislaw, un fidèle partenaire.
Déjà, en 1709, à titre de représentant de l'empereur, il avait signé les préliminaires de paix
discutés à La Haye qui exigeaient de Louis XIV, non seulement la renonciation de son
petit-fils au trône d'Espagne, mais l'abandon par lui-même de conquêtes antérieures.
Toutefois, le renversement de la situation intervenu après le rejet des préliminaires par la
France l'obligea à mettre davantage en œ uvre ses qualités de diplomate et d'homme d'État.
Pendant que l'Angleterre, sous un nouveau gouvernement, prétendait se retirer de la lutte,
l'empereur Joseph mourait, au début de 1711, suivi bientôt dans la tombe, en 1712, par
Wratislaw, l'alter ego du prince Eugène à la conférence d'État.
De l'avis du nouvel
empereur Charles VI, personne mieux que le prince Eugène, admiré du monde entier,
n'était en mesure de défendre au-dehors l'État des Habsbourg, à nouveau mis en danger.
Mais c'est en vain qu'il tenta, à Londres, d'empêcher la dissolution de l'alliance.
Les
puissances maritimes signèrent à Utrecht en 17I3, sans l'empereur, une paix de compromis.
Mais la poursuite de la guerre avec les forces allemandes seules, décidée contre l'avis du
grand soldat, ne réservait plus les meilleures chances.
Le prince se montra alors un
négociateur reconnaissant froidement et clairement les réalités et sachant profiter
habilement de toutes les tensions.
En 17I4, à Rastatt, il négocia entre la France et son maître
une paix qui assurait encore à la Maison d'Autriche des avantages importants.
Ainsi le
héros de tant de batailles était devenu pacificateur et pouvait prétendre à la première place
à côté du trône impérial et à un rôle très important dans le système politique de l'Europe.
Les années suivantes portèrent au sommet de la gloire le chef de guerre et l'homme l'État.
C'est lui qui sut convaincre l'empereur d'engager une nouvelle guerre contre les Turcs
pour venir en aide aux Vénitiens attaqués et pour stabiliser définitivement la puissance de
l'Empire danubien dans l'Europe du Sud-Est.
Sa carrière militaire trouva son
couronnement aux grandes victoires de Peterwardein en 1716 et de Belgrade en 1717.
Et
c'est sous sa direction que fut conclue la paix de Passarowitz en 1718 qui repoussait les
Turcs dans les Balkans.
Le vainqueur et le conquérant de Belgrade qu'un célèbre chant
populaire allemand appelle le noble héros “ der edel Ritter ” avait fait l'étonnement du
monde entier.
Il avait augmenté l'empire des Habsbourg de Milan et de Naples, de la
Belgique et d'une partie de la Hongrie.
De l'une de ses conquêtes, les Pays-Bas (Belgique
actuelle), il était nommé gouverneur.
A Vienne, il cumulait la présidence du conseil de
guerre aulique et celle de la conférence secrète d'État.
Il semble alors, comme l'écrivit plus
tard Frédéric de Prusse, “ l'Atlas de la monarchie autrichienne ”, le véritable empereur..
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