Etienne Nicolas Méhul 1763-1817 Méhul naquit le 22 juin 1763 à Givet, bourg perdu des Ardennes qu'un anonyme du XVIIe siècle nous décrit comme le " séjour de la misère et de ses enfants ".
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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— le célèbre Chant du départ entre autres — dont les poèmes lui furent généralement
fournis par Marie-Joseph Chénier.
Reconnaissante envers le musicien qui avait su mettre
sa lyre au service de la patrie en danger, la République l'associa à l'entreprise naissante du
Conservatoire en le nommant au nombre des cinq inspecteurs de cette institution.
C'est
vers cette époque également que Méhul, devenu très mondain, fréquente les salons de La
Réveillère et des Récamier et se lie avec Gossec, Jadin, Boieldieu, Cherubini et Rouget de
l'Isle.
Reprenant la collaboration avec Hoffmann, Méhul donne en 1799, à l'Opéra, Adrien , une
œ uvre dont la composition remontait à 1792 mais que son sujet avait fait proscrire par la
censure révolutionnaire, puis Ariodant où l'on se plut à retrouver la qualité d'inspiration
qui avait fait l'attrait d 'Euphrosine .
D' Ariodant àJoseph , s'étend une période dont il faut
malheureusement reconnaître qu'elle n'est guère moins décevante que celle qui suivit
Stratonice .
On y relève cependant une réussite dont l'histoire ne manque pas de piquant, c'est le petit
acte intitulé l'Irato .
Dédiée au Premier Consul qui en aurait inspiré l'idée au compositeur,
cette partition écrite dans le goût italien fut donnée au théâtre Feydeau sans nom d'auteur.
Grande fut la confusion de ceux qui avaient coutume de reprocher à Méhul l'excessive
gravité de sa musique, lorsque à la fin de la représentation le nom de l'auteur de cette
alerte comédie-parade fut proclamé.
Le genre bouffe n'était cependant pas naturel au génie
de Méhul, l'échec d 'Une Folie (1802) en fournit la preuve.
Avec Joseph (1807), Méhul atteint soudain au sommet de son art.
La douceur et la simplicité
du sujet semblent avoir éveillé chez le musicien une inspiration dont la pureté et la
noblesse ne se retrouvent que par éclairs dans le reste de son œ uvre.
C'est pourquoi M.
Henri de Curzon a pu écrire avec raison que Méhul restait “ l'auteur d'un chef-d' œ uvre, un
seul, mais unique en son genre, mais sans rival...
”
Ce que fut la production postérieure à Joseph , Cherubini, dans la remarquable notice qu'il
consacra à Méhul, le laisse clairement entendre.
“ Cet ouvrage, écrit-il à propos de Joseph ,
est le chant du cygne, car à l'avenir nous n'aurons plus de lui que des travaux qui
annoncent que sa santé, atteinte d'un mal sans remède, qui le minait depuis longtemps,
s'affaiblissait par degrés, ainsi que son génie.
”
Les dernières années de Méhul furent en effet assombries par la maladie, à quoi il faut
ajouter une gêne pénible pour un homme dont la carrière avait été relativement facile.
Sa
disposition à la mélancolie trouva de nouveaux motifs à s'accentuer lorsque vint la chute
de l'Empire.
Le musicien, dont la vie conjugale n'avait pas été heureuse et qui, même aux
jours les plus brillants de sa carrière, semble avoir toujours souffert d'un “ complexe
d'échec ” (le choix régulièrement malheureux de ses librettistes est significatif à cet égard)
finit ses jours dans un état de découragement total.
Un discours prononcé sur la tombe de
Grétry, en 1813, le laissa si bien voir que ses amis s'en alarmèrent.
Pressé de prendre du
repos, il quitta Paris en janvier 1816 pour Lyon et fit un bref séjour dans le Midi.
Revenu
dans la capitale, il y traîna tout l'été, s'affaiblissant de jour en jour et expira le 18 octobre..
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