Ernest Renan Né à Tréguier, mort à Paris, Renan est un Breton et un Breton qui a perdu la foi : telle est l'image d'Epinal.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
«
Né à Tréguier, mort à Paris, Renan est un Breton et un Breton qui a perdu la
foi : telle est l'image d'Epinal.
En fait, il symbolise le prestige inouï
qu'eurent, pendant la seconde partie du siècle, la critique et l'histoire.
Si
Taine a dit les certitudes qui paraissent résulter d'une enquête historique
sur l'esprit humain, Renan en a dit les grands doutes.
Mais chez Renan, une
personnalité “ bretonne ” qui oppose parfois l'intelligence à la volonté,
donne à l' œ uvre une ambiguïté que les “ partis ” qui s'en sont réclamés
n'ont pas toujours aperçue.
De 1823 à 1845, il cherche, au travers d'une
éducation catholique et séminariste si la foi catholique résistera à la critique
historique, critique dont il se donne les instruments en devenant hébraïsant,
philologue, en lisant Hegel , Herder.
Il se lie avec Berthelot qui l'initie à la
méthode des sciences de la nature.
Il a désormais en mains les éléments qui
formeront le propos de son œ uvre : chercher, dans la religion, et dans la
religion catholique, puisqu'elle semble à la fois la plus spirituelle et la plus
répandue, la vérité relative qu'elle comporte et qui répond à une exigence
de valeurs spirituelles, transmises par des hommes d'élite ; chercher donc
ce qui subsiste d'une spiritualité religieuse, une fois ses formes soumises à
la critique de l'exercice, à la critique de la raison.
On sait qu'en 1862 son
cours à la chaire d'hébreu du Collège de France fut suspendu dès la
première leçon : il avait parlé de Jésus “ homme incomparable ” (1863, La
Vie de Jésus ; 1866, Les Apôtres ; 1869, Saint Paul) .
C'est, en effet, à Jésus qu'il
s'attache, pour le montrer dans son milieu, dans son individualité
historique : prophète doux et bon, assoiffé d'amour, qui porte le message de
la civilisation juive à laquelle s'unit le monde occidental.
Vision historique,
mais aussi vision psychologique, d'un univers qui se découvre à lui-même
au cours du développement historique.
On retrouve, dans la controverse
sur l'idée de nation, son spiritualisme, dans La Réforme intellectuelle et morale ,
où sont soulignés le rôle inéluctable et la responsabilité de l'élite, son
pessimisme lucide.
En 1890, reparaît l' Avenir de la science , mais cette édition
désavoue les pages optimistes de 1849.
La foi en la science survit cependant
à l'optimisme : l'une des causes majeures de la décadence française tient,
pour Renan, au fait que les Français ne croient pas assez à la science.
Le
dernier Renan est sceptique, désabusé : “ La finesse d'esprit consiste sans
doute à s'abstenir de conclure ”.
Aussi, dans les Drames philosophiques
(1888), l'impression est-elle “ polychrome ”.
Il reste un écrivain de classe
dans Souvenirs d'enfance et de jeunesse (1883) et un homme qui dit à bon.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Renan Ernest, 1823-1892, né à Tréguier (Côtes-d'Armor), écrivain français.
- LA SCIENCE ET LA FOI. Ernest RENAN.
- VIE DE JÉSUS de Ernest Renan (résumé & analyse)
- AVENIR DE LA SCIENCE (L’). d’Ernest Renan (résumé & analyse)
- MORT DANS L’APRÈS-MIDI [Death in the Afternoon]. (résumé et analyse) Ernest Hemingway