Encyclopédie: Sept Merveilles du monde

« FLORILÈGE DU MONDE ANTIQUE La tradition attribue à Antipater de Sidon (1• siècle av.

J.-C) la liste des Sept Merveilles du monde, mais l'Alexandrin Philon de Byzance ( m 'siècle av.

J.-C) les décrivait déjà dans son ouvrage De septem arbis miraculis .

Ainsi les pyramides de G izeh, les jardins suspendus de Babylone , la statue de Zeus à Olympie , le temple d'Artémis à Éphèse , le Mausolée d'Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie sont distingués comme les grands témoignages de l'unité du monde hellénisé avant 17nstauration de la domination romaine -même si les deux premiers constituent déjà des antiquités pour les Grecs eux-mêmes .

A l'exception des pyramides, tous ces monuments ont été détruits .

Quelques scul ptures du mausolée d 'Halicarnasse et du temple d'Éphèse ont été retrouvées et comptent aujourd'hui parmi les pièces les plus précieuses diverses.

l'hypothèse la plus vraisemblable est l'utilisation d'Immenses rampes de terre qu'on prolongeait au fur et à mesure que la pyramide s'élevait pour conserver une déclivité permettant de tirer jusqu 'au sommet les blocs de calcaire.

• Leurs pans semb lent aujourd 'hui s'élever en gradins , mais ceux-ci étaient jadis recouverts d 'un revêtement lisse et éclatant -ces blocs pillès furent réemployés dans d'autres constructions .

• La plus ancienne , la pyramide de Kheops , construite vers 2540 av.

J.-C., est le monument funéraire du deuxième pharaon de la IV' dynastie.

• Haute de 137 m - 146 m à l 'origine-, elle recouvre une surface de 54 000 m 'et se compose de 2,5 millions de m'de blocs empilés sur une base carrée de 233 m de côté -chaque bloc pesant environ 2,5 t • L'intérieur abrite un réseau de couloirs , de rampes et de galeries .

des collections du Br~ish Museum .

La chambre funéraire principale , ----------- ~ la • chambre du roi» mesure près LES PYRAMIDES DE GIZEH Caire , les trois pyramides de Gizeh constituent donc la première, la plus ancienne et la seule survivante des Sept Merveilles du monde antique .

• Monuments funéraires des pharaons de la IV' dynastie , Kheops , Khephren et Mykérinos -le père , le fils et le petits -fils -, '1f","!C! 'lll···.,.• elles datent du milieu du Ill ' millénaire avant notre ère.

·Tout es trois constituent l'élément principal d'un ensemble qui comportait également un temple funéraire , une petite pyramide annexe et une chaussée qui menait à un temple d'accueil, le tout relié au Nil par un bassin et un canal.

• Leur construction fait naître encore aujourd'hui les théories les plus de 6 m de hauteur sous plafond ; elle est large des m et longue de 10 m.

Cette chambre est desservie par la grande galerie qui est longue de 46 m , haute de 8,5 m et large de 2 m.

• Voisine , la pyramide de Khephren est presque semblable à celle de son père.

Ses dimensions sont légèrement infér ieures : 136,5 m de haut -143,5 m à l'origine -et 215 m de côté.

Elle semble pourtant dominer la pyramide de Kheop s, car elle s'appuie sur un terrain plus élevé.

Cette impression est renforcée par son angle de pente (52° 20Î , supérieur à celui de sa voisine .

Son rrvêtement persiste en partie dans son quart supérieur.

• Cette pyramide comporte deux chambres sépulcrales : l'une souterraine, correspondant à un projet primitif ; l'autre au niveau du sol, qui contient le sarcophage de granit rose du pharaon découvert en 1818 par Battista Belzoni , mercenaire et explorateur italien .

• La pyramide de Mykérinos , la plus petite des trois pyramides, est flanquée des trois autres d~es « des reines ».

Elle occupe moins du quart de la surface recouverte par la pyramide de Kheops -chaque côté mesure environ 108 m à la base et la hauteur à la verticale est aujourd 'hui de 62 m, soit 4 m de moins qu'à l 'origine.

• Revêtue sur environ un tiers de sa hauteur de granit rose d'Assouan , puis de calcaire blanc de Tourah, elle contient deux chambres funéraires qui témoignent du remaniement du plan au cours de sa construction .

LES JARDINS SUSPENDUS DE BABYLONE • Aucun h istorien antique ne les a jamais vus : Diodore de Sicile , Ravi us Josèphe et Strabon , qui les évoquent ne font que colporter des informations bien plus anciennes .

·Toutefois , les écrits de Bérose , prêtre babylonien du dieu Mardouk (fin du IV' siècle av.

J.-C), comme les témoignages transmis par les soldats, impressionnent tant les historiens grecs que les jardins conçus dans la cité mésopotamienne -aujourd'hui située en Irak -au VI' siècle av.

J.-C.

figurent parmi les Sept Merveilles du monde.

• Attribués un moment par les Anciens à la reine mythique Sémiramis, ils seraient l'œuvre de Nabuchodonosor Il (605-562 av.

J.-C) qui voulut satisfaire son épouse Amytis , fille d'Astyage , roi des Mèdes, en aménageant des jardins en gradins pour lui rappeler les montagnes boisées de son pays natal.

• Selon Diodore de Sicile , qui les dècm près de quatre siècles plus tard, ces jardins étaient de forme carrée et s'étageaient en amphithéâtre sur plusieurs niveaux .

Soutenu s par des voûtes et des piliers de brique , ils étaient arrosés par les eaux de l'Euphrate .

·Un épais voile de mystère entoure encore aujourd 'hui les jardins suspendus de Babylone .

Leur réalité même est sérieusement remise en question par l 'archéologie contemporaine .

• Au XIX' siècle , l'archéologue irakien Hormuzd Rassam situe les jardins au nord de la cité, à proximité du palais extérieur.

Lors des grandes fouilles effectuées au tournant du xx• siècle, l'Allemand Robert Koldewey suggère qu'une construction voûtée du palais sud aurait pu supporter un toit en terrasse destiné à accueillir les fameux jardins .

• En fait aucune localisation formelle n'a été déterminée et les documents cunéiformes dècouverts sur le s~e sont muets sur le sujet • Depuis les années 1990, certains archéologues pensent que les historiens de l'époque hellénistique ou romaine ont confondu Ninive avec Babylone , comme ils en avaient l'habitude.

• Cette hypothèse se renforce au regard des récentes découvertes archéologiques qui montrent que les souverains assyriens de Ninive ont beaucoup construit d e jardins , en particulier au VIl' siècle av.

J.-C.

Un texte de Sennachérib et un bas­ relief du palais d'Assurbanipal , qui entérinent l'existence d'une colline couverte de végétation alimentée en eau par un aqueduc et un système de canaux, abondent dans ce sens .

LA STATUE DE ZEUS À OlYMPIE • Classée en troisième position par les Anciens , cette statue de Zeus trônait dans un temple situé au cœur de la ville d'Olympie , sur la côte ouest du Péloponnèse.

• Commandée par les citoyens d'Olympie , celle-ci fut exécutée par l'Athénien Phidias entre 437 et 433 av.

J .-C.

• Ses dimensions colossales atteignaient probablement 12,40 m de hauteur, socle inclus .

Représenté assis , Zeus touchait presque de la tête le plafond du temple .

• La statue était chryséléphantine, .2.

c'est -à-dire enrichie d'or et d 'IVoire .

Les parties nues étaient sculptées en ivoire ; la chevelure , la barbe , les sandales et la draperie étaient en or; le trône était d'ébène et d'ivoire sertis d'or et de pierres précieuses.

• Des monnaies retrouvées par les archéologues , sur lesquelles figure l'effigie de la statue, permettent une description assez précise de celle-ci : Zeus tenait dans sa main droite une statuette de Victoire faite en ivoire et en or et dans l'autre , un sceptre couronné d'un aigle .

• La statue a été refaite au u • siècle av.

J.-C.

avant d'être détru~e lors de l'incendie qui ravagea le temple en 462.

• Les archéologues pensent qu'elle possédait une structure en bois , probablement en cèdre, sur laquelle les riches matériaux venaient s 'appliquer.

LE TEMPLE D'ARTÉMIS À ÉPHÈSE • Dans l'ordr e des Anciens, le temple d'Artémis (ou Artémision) à Éphèse -aujourd'hui Seljuk, en Turquie- était la quatrième des Sept Merveilles du monde .

• Ce temple est l'un des sanctuaires les plus sacrés et les plus anciens du monde hellène .

Les fouilles ont mis au jour un temple primitif qui remonterait au milieu du VIII' siècle av.

J.-C., mais il est probable que le site servait déjà de sanctuaire bien avant.

• Remanié au VIl' siècle av.

J.-C., il est rasé qui veut l'agrandir .

Les architectes Chersiphron, Métagenète et Théodorôs de Samos dessinent un Uifice posé sur un socle, aux dimensions gigantesques pour l'époque (155 m x 60 m), et flanqué de 127 colonnes .

• En juillet 356 av.

J .-C., le temple est volontairement incendié par Érostrate , qui veut par son geste se rendre célèbre auprès de ses concitoyens.

Le mobile de l'incendiaire déplut si fortement aux magistrats de la cité qu'ils ordonnent sa mort après l'avoir torturé.. »