Élisabeth Ire par G.
Publié le 05/04/2015
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Élisabeth Ire par G.R. Elton Cambridge, Histoire constitutionnelle Quand Élisabeth accéda au trône en 1558, elle trouva une situation périlleuse et confuse. Au moment de sa mort, elle était la dernière de sa branche, solitaire, mais elle avait conscience d'un succès remarquable. Les quarante-cinq années de son règne virent l'Angleterre se transformer de pays déchiré par des luttes intestines, rattaché au bloc d'influence espagnol, en un chef incontesté de l'Europe protestante et en voie d'acquérir l'empire des mers. Bien que ce règne ait été ardu et souvent troublé, quand bien même que son dernier tiers ait connu avec l'Espagne une guerre, qui menaça sa stabilité, mit les finances nationales en danger contre le gré d'une reine pacifique, cette période se fixa bientôt dans les mémoires comme une époque glorieuse. Dans ses efforts pour donner un grand éclat à ses années de règne, la reine fut, sans l'avoir sollicité, secondée par une éclosion exceptionnelle d'un haut niveau culturel. Si nous regardons en arrière, le temps d'Élisabeth est celui de Drake et de Hawkins, héros de l'aventure maritime, de Burghley et de Walsingham, hommes d'État d'une compétence exceptionnelle, de Sidney et de Raleigh, aristocrates excellant aussi bien à manier la plume que l'épée, de grands poètes comme Spenser, Marlowe et Shakespeare, de peintres comme Nicholas Hillyard et de musiciens comme William Byrd. La " Renaissance " de ce demi-siècle a rendu à bon droit ce règne à jamais fameux. Naturellement, la réalité a été souvent différente et beaucoup d'élisabéthains, même parmi les plus célèbres, ne méritent pas leur réputation ; mais l'éclat du souvenir a aussi sa réalité. Née en 1533, Élisabeth avait vingt-cinq ans quand elle devint reine et ces vingt-cinq années avaient été particulièrement pénibles. Fille d'Anne Boleyn et d'Henry VIII, elle avait vu exécuter sa mère et avait été déclarée bâtarde. Sous le règne de sa soeur Marie Tudor, soupçonnée de trahison, elle avait failli périr à son tour. Ces dangers auxquels elle avait échappé lui avaient donné une extrême maîtrise d'elle-même, une grande réticence et un immense mépris pour l'humanité. Mais son accession au trône s'accompagna de vastes espérances. D'abord, elle était forcément un symbole du protestantisme Quelles qu'aient pu être ses idées sur ce point - elle penchait vers une Réforme modérée - elle ne pouvait persister à appuyer ce retour à Rome machiné par Marie. Issue de ce mariage qui avait provoqué la rupture d'Henry VIII avec le pape, elle avait été éduquée, et fort bien éduquée, par des membres de la religion réformée ; elle était l'espoir du parti protestant et anti-espagnol ; enfin elle avait au même degré que son père une haute idée d'une suprématie sans limite de la couronne. Elle était donc tenue de commencer son règne, comme elle le fit, en refusant de nouveau toute obédience au pape. L'accord conclu en 1559 alla toutefois un peu plus loin qu'elle ne l'aurait souhaité, mais l'Église ainsi réformée était de nouveau une Église protestante d'Angleterre, " l'Église établie ", avec la reine comme chef. La principale oeuvre d'Élisabeth et à un certain point de vue la plus difficile fut de maintenir l'Église dans ce cadre pendant tout son règne ; à sa mort, l'Église d'Angleterre avait trouvé sa forme définitive et disposait d'un important soutien dans le pays. Certes, il n'avait pas été aisé de la maintenir inchangée pendant toutes ces années. L'Église représentait un compromis séduisant pour quelques-uns mais déplais...
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par G.R.
Elton
Cambridge, Histoire constitutionnelle.
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