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Edvard Benes 1884-1948 Esprit rationaliste, travailleur systématique et discipliné, Edvard Benes choisit, après ses études à l'étranger, tout d'abord une carrière académique.

Publié le 05/04/2015

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Edvard Benes 1884-1948 Esprit rationaliste, travailleur systématique et discipliné, Edvard Benes choisit, après ses études à l'étranger, tout d'abord une carrière académique. Au début de la guerre de 1914, le jeune sociologue assure dans la clandestinité la liaison entre Masaryk en exil et ses amis à Prague. En 1915, il rejoint Masaryk et se voit chargé du secrétariat du Comité national tchécoslovaque qui, en 1918 se transformera en gouvernement provisoire. A trente-quatre ans, il prend le portefeuille des Affaires étrangères. Élève de Masaryk, considéré en politique comme son alter ego et souvent exposé aux attaques d'adversaires conservateurs du Président, il tâche de mettre en pratique l'idée de la " Nouvelle Europe ". Après la Conférence de Paris, où il s'efforce de faire valoir les intérêts de son pays, peu connu alors des Grands, il continue la lutte contre les tentatives de restauration des Habsbourg, contre le révisionnisme hongrois, contre l'Anschluss. Animateur, dès 1920, de la Petite-Entente avec la Yougoslavie et la Roumanie, il cherche sans succès à y adjoindre l'Autriche et la Pologne. Il conclut, en 1923, l'alliance avec la France, confirmée en 1925 après Locarno. La Société des Nations, essai d'une sécurité collective assurée grâce à une diplomatie multilatérale, trouve en Benes un partisan actif qui s'associera à ses espoirs, aux efforts tentés pour la consolider, comme aussi à ses échecs. Il en préside plusieurs fois le Conseil et même l'Assemblée, en 1935, lors du vote des sanctions contre l'Italie. La Conférence du désarmement de 1932 le choisit pour rapporteur. Ainsi Benes se familiarise avec le mécanisme du système de Versailles et aussi avec ses contradictions. Accordant à la protection de l'indépendance de son pays une priorité absolue, Benes désire non seulement une coopération des puissances occidentales, mais aussi la
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« gouvernementale, fait échouer cette man œ uvre.

Benes accepte la réconciliation qui lui est alors offerte.

Élu, il retourne à l'ancienne coalition, rejetant une grande occasion d'assurer à l'intérieur du pays une base solide pour sa politique extérieure.

Ses adversaires de la droite se retrancheront sur leurs positions et saboteront les mesures visant à soutenir des groupes “ antifascistes ” dans les minorités allemande et hongroise, à lutter contre la dépression économique et la misère, à raffermir l'unité nationale par une politique stimulant le développement de la Slovaquie, ce parent pauvre de la République. Aux ouvertures d'Hitler, en 1936 et en 1937, proposant un traité semblable à celui qu'il a conclu avec la Pologne, Benes oppose une formule assurant le respect de ses alliances existantes.

L'Allemagne, bénéficiant de la “ bienveillance ” occidentale à ses plans d'expansion à l'Est, continuera ses man œ uvres visant à décomposer la Petite-Entente et à rallier la Hongrie et la Pologne.

Après l'occupation de l'Autriche, Hitler se proclame “ protecteur ” des Allemands de Tchécoslovaquie dont les chefs nazis revendiqueront une autonomie ayant pour but de détruire la démocratie et l'indépendance de la République. Londres et Paris, on le sait, conseilleront à Benes de céder aux demandes des nazis locaux. Soumis à la pression combinée des Allemands et des Alliés, Benes tentera la négociation dans l'espoir de désarmer moralement les nazis par des concessions spectaculaires.

C'est en vain qu'il s'efforcera de prouver aux Occidentaux que leur propre intérêt exige de ne pas détruire le dernier bastion de la démocratie à l'est du Rhin, et de démontrer la volonté et la capacité de son armée à le défendre par les mobilisations de mai et de septembre 1938, conduites avec efficacité et soutenues par l'enthousiasme de la majorité des citoyens Chamberlain et Daladier, cédant à Hitler et rejetant les appels soviétiques pour une action commune.

iront jusqu'à envoyer à Benes un ultimatum demandant la cession d'une part du territoire tchécoslovaque à l'Allemagne, et finalement jusqu'à signer le néfaste accord de Munich, présenté à Benes sous la forme d'un diktat. La trahison infâme de ses alliés occidentaux place le Président devant un dilemme : le peuple et l'armée mobilisée, prêts à combattre, veulent résister même seuls avec l'aide soviétique.

Le risque de sacrifices énormes et peut-être d'une défaite temporaire comme aussi la menace des anciens alliés paralysent la plupart des ministres et des parlementaires, et finalement, après l'échec de tentatives de neutraliser la Pologne, Benes lui-même.

Croyant par cette réduction de territoire protéger la nation tchécoslovaque d'une guerre qu'il considère comme inévitable, il s'incline, contre l'avis des Communistes, des soldats et d'un groupe de personnalités patriotiques.

Décision fatale, critiquée par de nombreux contemporains et par l'Histoire. Malgré les garanties promises à Munich, la Tchécoslovaquie est occupée six mois plus tard. Éliminé sous la pression nazie, Benes part en exil, mal vu des Munichois à Paris et à Londres. Pendant la “ drôle de guerre ” il doit recommencer là où il en était en 1915.

Ce n'est qu'en juillet 1941 que Churchill accorde à la Tchécoslovaquie des droits égaux à ceux d'autres pays alliés sous occupation nazie.

Et cela à l'exemple de l'U.R.S.S.

qui, entrée en guerre, a aussitôt signé avec Benes un traité de coopération militaire, appuyant ainsi sa thèse de la nullité des accords de Munich, à laquelle Churchill ne se ralliera qu'en août 1942.

La grande alliance antinazie, recherchée par Benes depuis 1934, transforme l'appui personnel de Roosevelt en. »

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